Entreprises

Heppner investit 3,2M€ dans son nouveau site

Inauguration. À Longvic, le groupe Heppner vient d’inaugurer son nouveau bâtiment, plus adapté à sa politique salariale et à la révolution du secteur des transports.

Lecture 5 min
  • Photo du groupe Heppner
    (Crédit : JDP)
  • Photo des camions de transport Heppner
    (Crédit : Heppner)

Mercredi 16 octobre, c’est un ballet inhabituel qui s’est joué au sein de l’entreprise Heppner, spécialisée dans l’affrètement et la messagerie, autour de David Venitucci, directeur de l’agence. En lieu et place des camions habituels, tables, chaises, calicots et petits-fours marquaient l’inauguration du nouveau site dijonnais de la société, installée depuis 1988 à Longvic ; L’un des 45 sites français (sur les 80 répartis en Europe au Sénégal et en Côte-d’Ivoire) du groupe Heppner acquis par la famille Schmitt en 1925 et qui réalise aujourd’hui un CA de 1 milliard d’euros (70 millions de livraisons par an). À Longvic, ce sont donc 25 employés – dont 8 chauffeurs – qui ont investi un bâtiment neuf d’où partent chaque jour plus de 300 livraisons destinées aux entreprises et aux particuliers.

Parmi elles, des produits pharmaceutiques et cosmétiques, l’entreprise étant certifiée Certipharm, et représentant 130M€ (13%) par an pour le groupe : « L’agence de Longvic réalise un CA de 7M€ contre 2,6 M€ en 2016, dont 50% à l’international. Aujourd’hui, nous avions besoin d’organiser différemment l’espace et de nous agrandir ».

Parmi les enjeux, la prévention : « Il y a un grand travail sur la prévention. Nous n’avons pas eu d’accident depuis 2018. Quand nous disons que nous sommes une entreprise familiale, ce n’est pas qu’un slogan. Nous avons des gens qui travaillent avec nous depuis plus de 30 ans, des conducteurs qui sont là depuis 20 ans. Depuis 2016, nous avons embauché 7 personnes ». Derrière cet esprit, Heppner défend une politique salariale innovante : « Tous les salariés ont un intéressement au résultat de l’entreprise. Régulièrement, le président du groupe (Jean-Thomas Schmitt, quatrième génération à la tête du groupe) échange avec les salariés. D’une part pour évoquer la santé du groupe, mais aussi pour les écouter. Dans un groupe de 4500 collaborateurs, ce n’est pas courant », explique David Venitucci.

Un secteur en mutation

Face à la pénurie de candidats, l’entreprise mène également une politique de formation intense : « Nous avons une centaine d’alternants dans le groupe, un à Dijon. La durée moyenne de présence chez nous est de 11 ans. Il y a donc un attachement particulier à l’entreprise ».

Derrière cet engagement répondre à une problématique : « Un chauffeur en messagerie charge son camion, organise sa tournée, manipule, va assurer 25 livraisons. C’est un vrai métier, difficile. Mais aujourd’hui, ajoute David Venitucci, il y a une telle demande que notre force, c’est d’accompagner la formation, de fournir des outils d’aide comme des transpalettes électriques, de normer le fret pour faciliter le transport… ».

Alors, quid des nouvelles mesures annoncées par le gouvernement, notamment la baisse des aides à l’embauche et l’intégration des seniors dans l’entreprise ? : « Ça ne changera rien. Former des jeunes, c’est assurer la pérennité de l’entreprise. L’objectif est de les former, de leur offrir des perspectives, de les aider dans leur mutation dans toutes les agences du groupe. Quant aux seniors, nous n’avons jamais eu de problème à les engager ».

Au-delà du nouveau bâtiment conçu par le cabinet Tridon Architecture et construit par SIA (Philippe et Gérard Lorisson) qui entend refléter la politique de la maison, le groupe Heppner veut aussi s’engager dans la reconversion de son secteur, le transport : 100% de la toiture est équipée de panneaux photovoltaïques au-delà de ce qu’impose la réglementation. En Janvier un premier véhicule de livraison de 23m³ entièrement électrique assurera les livraisons dans le centre-ville de Dijon. Une réflexion sur l’utilisation de vélo-cargos – comme à Lyon ou Saint-Étienne également équipées de poids-lourds électriques – est en cours. Quant à l’IA, grand enjeu du XXIe siècle, David Venitucci désigne une lampe automatique dans le local d’accueil des chauffeurs : « Ça c’est de l’IA, sourit-il, mais il y a sans doute une réflexion à engager ».