L’eau de Velleminfroy : Histoire d’eau locale
Eau. L’eau de Velleminfroy, du nom de la commune où elle prend source, est la propriété, depuis 2004, du boulanger Paul Poulaillon. Dix millions d’euros d’investissement auront été nécessaires à sa renaissance. Aujourd’hui, Velleminfroy est présente dans 5.000 points de vente et 52 pays.
L’eau de Velleminfroy doit sa résurgence à un homme : Paul Poulaillon, ou plus exactement à sa femme qui lui a fait découvrir la source haute-saônoise lors d’une balade champêtre sur la terre de ses parents. Paul Poulaillon : ce nom n’est pas inconnu des amateurs de bretzel et autres viennoiseries alsaciennes. Ce boulanger businessman a, depuis Wittelsheim, près de Mulhouse, mis en place une impressionnante success story dans le domaine de la boulangerie.
À l’image d’un autre Paul également boulanger, l’homme possède aujourd’hui 63 enseignes franchisées à son nom réparties à Paris et dans l’Est de la France (85 millions d’euros de chiffre d’affaires). Jamais rassasié en termes de défi à relever, le voilà qui, en 2004, se porte au chevet d’une source historique, en rachetant celle-ci pour 60.000 euros aux enchères à la ville de Lure.
Il investira dix millions d’euros dans ce projet hors normes (dont deux millions d’euros dans la chaîne d’embouteillage). La première étape concerne la restauration du pavillon datant du 19e siècle - qui abritait la source d’origine - pour accueillir un restaurant où l’on peut déguster des repas « nature » réalisés notamment avec les produits cultivés dans le potager attenant, une boutique et un musée de l’eau qui à grand renfort d’anciennes photographies, de machines d’époque, retrace l’histoire de l’eau de Velleminfroy.
Ce premier site prend pour nom « le Paradis Vert ». L’exploitation industrielle de la source et son embouteillage seront volontairement éloignés du périmètre de captage « pour préserver le site », précise Jean-François Moll, responsable technique de l’usine d’embouteillage. Baptisé Espace Renaissance et situé à deux kilomètres du Paradis Vert, ce site de production ultra-moderne de 2.000 mètres carrés emploie les dernières technologies de pointe pour exploiter la source.
Celle-ci peut produire jusqu’à 5.000 litres par heure, soit environ 25 millions de litres par an. « Nous avons embouteillés quatre millions de litres l’année dernière. Ce que nous produisons à l’année, Évian le fait en trois jours, lance Nicolas Kail, le directeur des ventes, à la tête d’une équipe de neuf commerciaux répartis sur 15 départements de BFC et Grand-Est. Mais nous avons volontairement fait le pari d’une exploitation raisonnée, de respecter le débit naturel de la source, de ne pas la forcer, d’assurer la pérennité du site. Nous sommes fiers de pouvoir nous définir comme des artisans de l’embouteillage. Ce choix qui nous voit exploiter que 20 % de la ressource potentielle de la source fait qu’aujourd’hui, contrairement à certains de nos concurrents, nous ne sommes pas impactés par les restrictions d’eau liées à la sécheresse ».
Une cure à la maison
Face aux géants de l’eau, Velleminfroy ne pèse pas lourd. Ainsi, dès le début, Paul Poulaillon et ses équipes mettent en avant l’aspect santé de leur liquide. « Notre slogan a toujours été : “On vend tout sauf de l’eau, on vend un produit de santé”. Avec 2.420 mg/l, l’eau de Velleminfroy détient l’une des plus fortes minéralités de France (selon la législation il faut avoir 1.500 mg/l de sels minéraux pour avoir le droit de s’appeler eau minérale et il faut également que ce taux soit stable sur un an).
Notre eau est exceptionnellement équilibrée. Elle affiche un PH de 7,4. Deux petits verres d’eau minérale de Velleminfroy apportent autant de calcium qu’une portion de camembert de 30 grammes. L’eau est également riche en magnésium (un litre de Velleminfroy apporte près de 20 % des apports journaliers recommandés). Autre élément différenciant elle ne contient aucun nitrate (seule quatre eaux en France possèdent cette caractéristique). »
L’idée première est de travailler le concept d’une eau de cure à domicile.
« Au début personne ne voulait de nous, il a fallu batailler bouteille après bouteille. Puis petit à petit nous avons réussis à nous faire une place dans les enseignes du groupe système U, les Intermarchés et autres Colruyt régionaux. Nous avons imaginé un conditionnement unique pour se différencier de la concurrence. Nos bouteilles présentent des volutes dessinées par un radiesthésiste afin d’énergiser l’eau. C’est avec ces arguments de soin et de non pollution que nous sommes allés voir les magasins bio. Nous venons de signer avec La Vie Claire un contrat pour une présence de notre eau dans leur 350 magasins français. Nous sommes également en discussion avec Grand Frais et Botanic pour une diffusion nationale. Pour ce marché spécifique nous avons créé une nouvelle bouteille en verre avec une étiquette vintage de 1952. De plus nous mettons l’aspect régional en avant. Du pompage de l’eau au soufflage des bouteilles en passant par la mise en palettes, tout est réalisé sur place. La dizaine de personnes que nous employons sur le site sont pour la plupart des locaux. Il en va de même pour notre transporteur. C’est important pour nous également de développer le tissu économique local », précise Nicolas Kail, qui, il y a deux mois, a fait de Velleminfroy un membre du Medef de Franche-Comté.