Hydroélectricité : l’enjeu des petites installations
Energie. Les 7 et 8 novembre s‘est déroulée la onzième rencontre de l’hydroélectricité organisée par l’Ademe à Beaune.
Avec 244 centrales en exploitation pour une puissance de 526 MW et de nombreux sites en développement chaque année, l’hydroélectricité représente un quart de la production d’électricité renouvelable en Bourgogne Franche-Comté. Un chiffre qui vaut bien la création d’une rencontre spécifique sur ce secteur particulier de la production énergétique. « L’Ademe BFC témoigne d’une sensibilité particulière au sujet de l’hydroélectricité. Cela correspond à un engagement de longue date. Nous sommes la seule région organisée autour d’une mission d’animation de la filière. Avec la mise en place des rencontres annuelles de l’hydroélectricité, les porteurs de projets disposent d’une boîte à outils très bien garnie pour aller au bout de leurs idées. Cette manifestation permet ainsi de vérifier l’opportunité de mener un projet et de rencontrer des experts », défend Lilian Geney, chargé de mission Hydroélectricité à l’Ademe.
Le développement de l’hydroélectricité passe par la réhabilitation de centrales ou moulins ne produisant plus (y compris usage de forges, meuneries…), par l’optimisation des centrales existantes et l’équipement de seuils non valorisés. Pour la onzième édition, la première journée a été consacrée aux visites de terrain, à commencer par le chantier de la centrale d’Ounans, dans le Jura.
C’est la société Hydro-Jura qui opère. Exploitant déjà d’autres sites, l’entreprise doit à une convention passée avec le département du Jura et la commune d’Ounans la possibilité de produire sur un seuil de la Loue. L’Ademe a financé l’étude de faisabilité de ce projet, prévu pour entrer en service début 2025. Pour la deuxième visite, c’est le cogérant du site de Beire-le-Châtel (21) qui a accueilli les visiteurs au bord de la Tille. Le moulin produit depuis 2016 l’équivalent de la consommation électrique de 162 foyers, hors chauffage et eau chaude.
La question du financement
La seconde journée, qui s’est déroulée au Palais des congrès de Beaune, était placée sous le signe de la problématique du financement, point crucial dans le montage des projets, qu’ils concernent des installations neuves ou des travaux d’optimisation. « Bancaire, familial, participatif ou un peu de tout cela : le financement questionne la soutenabilité des ambitions. Certains acteurs bancaires se sont spécialisés dans l’accompagnement de projets de petite hydroélectricité. Leurs conseils pour orienter le montage dans une direction réaliste sont précieux. Même si le principe de réalité oblige à anticiper une rentabilité incertaine », rappelle Lilian Geney.
Ce qui est d’autant plus vraie avec l’évolution climatique et notamment la gestion de la pluviométrie automnale qui complique souvent les perspectives : « Pour un projet de petite hydroélectricité, tout se joue entre le 1er novembre et le 31 mars. C’est la période où les cours d’eau sont au plus haut et où le tarif d’achat est le plus favorable. Pour les porteurs de projets, le chiffre d’affaires réalisé en période dite d’été n’est le plus souvent qu’un complément. Il permet alors de financer l’entretien ou la réhabilitation d’un moulin ou d’une centrale ».
En 2023, l’Ademe et la région BFC ont accompagné neuf études de faisabilité et quatre études d’avant-projet. Cela représente un montant d’aide de 265.136 €