i-NanoT : Faire de la BFC un leader de la nanomédecine
Médecine. Associant entreprises, laboratoire et établissement de santé régionaux, le projet i-NanoT ambitionne de positionner la BFC au cœur de la nanomédecine de demain.
La nanomédecine représente une révolution pour la santé en exploitant les propriétés uniques des structures nano-métriques, permettant de concevoir des traitements plus précis et plus efficaces pour des maladies comme le cancer, les troubles cardiovasculaires, ou encore certaines infections et inflammations.
Au cœur de l’innovation i-NanoT se trouvent les nanovecteurs. Ces outils transportent les médicaments directement vers leur cible, réduisant les effets secondaires et augmentant l’efficacité des traitements. Ces nanovecteurs peuvent libérer progressivement la molécule active ou être activés par des signaux physiques, chimiques ou biologiques.
Certains d’entre eux jouent un rôle double, servant à la fois de traitement et d’outil de diagnostic : c’est ce qu’on appelle le théranostique. « Par exemple, nos équipes développent des nano-particules innovantes, éventuellement marquées avec des atomes radioactifs permettant de visualiser et de traiter les cancers à fort besoins médicaux non-satisfaits, avec une approche intégrée et toujours connectée à la clinique pour en accélérer le transfert aux patients », explique Bertrand Collin, radiopharmacien au CGFL à Dijon.
L’objectif stratégique du projet i-NanoT est de poser les bases méthodologiques nécessaires au développement de ces nanovecteurs tout en assurant leur stabilité, leur reproductibilité, et leur passage à l’industrialisation.
Révolution médiale et industrielle
i-NanoT vise à structurer la filière nanomédecine régionale pour en faire un territoire de référence dans ce domaine en plein essor. Ce programme est porté par un consortium d’excellence et une synergie public-privé inédite, fédérant une chaîne de valeur complète, du laboratoire au patient, permettant de transformer la recherche académique en innovations cliniques et industrielles. Il regroupe deux universités (UBE et UMLP) six laboratoires de recherche (ICB, ICMUB, CTM, Right, Femto-ST et LCE), deux établissements de santé (CGFL et CHU Dijon), deux partenaires supports (SATT Sayens et Technopôle Santenov) et trois partenaires industriels (SON SAS, Vivexia et Delpharm). « i-NanoT, c’est avant tout la volonté de bâtir ensemble une filière d’avenir. Ce projet, c’est l’union de la recherche et de l’industrie pour apporter des solutions concrètes grâce aux nanotechnologies », appuie Jérémy Paris de SON SAS.
Cet effort est soutenu par l’Union européenne, faisant d’i-NanoT l’un des investissements les plus importants en nanomédecine dans la région. Le projet bénéficie d’un budget global de 18,4 M€, dont 15,6 M€ sont financés par le programme européen Feder.
Ces fonds sont essentiels pour répondre aux défis de l’industrialisation, notamment via la mise en place de procédures pilotes « kilo-lab » pour la production de lots à l’échelle pré-industrielle. L’ambition est de produire des nanovecteurs théranostiques normalisés et commercialisables, afin de positionner la région comme un leader européen d’ici 2030.
Avec un marché mondial de la nanomédecine évalué à 494 Mds $ en 2026, les retombées locales pourraient être considérables : une augmentation de 30 % du chiffre d’affaires des entreprises impliquées est envisagée, ansi que la création de près de 100 emplois ETP en BFC et la montée en compétences locales via la création de nouvelles offres de masters.