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L’Ademe : facilitateur de la transition énergétique en BFC

Transition énergétique. Suite à son dernier comité d’orientation du 27 mars, l’Ademe BFC a présenté, mardi 9 avril, son bilan d’activité 2023 et ses perspectives pour 2024.

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Photo de Jean-Luc Saublet et Adrienne Simon-Krzakala
Jean-Luc Saublet, directeur régional délégué et Adrienne Simon-Krzakala, directrice régionale de l’Ademe BFC. (Crédit : JDP)

En 2023, les aides de l’État, opérées par l’Ademe BFC et son réseau de plus de 150 chargés de missions - répartis sur toute la région dans différents réseaux thématiques, apportant conseils et méthodologies aux porteurs de projets - ont représenté 105,6 millions d’euros. Elles ont profité essentiellement aux entreprises (73 %) via France 2030 et aux collectivités (17 %). « Ce tropisme des aides en direction des entreprises ne doit pas être interprété comme une diminution du soutien de l’Ademe envers les collectivités. Ce dernier reste d’un niveau comparable aux années précédentes. C’est bien l’implication de l’Ademe dans le dispositif France 2030, fléché entreprise qui vient gonfler cette cible. Ainsi, en 2023 ce sont 44,4 millions d’euros d’aides Ademe qui sont venus en appui de 58 projets France 2030 », décrypte Jean-Luc Saublet, directeur régional délégué de l’Ademe BFC.

La thématique des énergies renouvelables capte 45 % du total, à travers 201 projets. Viennent ensuite les 48 projets relevant des déchets et de l’économie circulaire, avec 26 % du montant des aides distribuées. L’efficacité énergétique et la biomasse complètent la liste des thématiques dont le montant cumulé d’aides dépasse dix millions d’euros.

« L’effet levier des aides de l’Ademe sur le territoire est particulièrement significatif, puisque notre soutien représente 22 % du montant total des 401 projets régionaux de 2023 chiffrés à 478 millions d’euros d’investissements », précise Adrienne Simon-Krzakala, directrice régionale de l’Ademe BFC. Côté répartition géographique, c’est le Doubs qui, avec 70 dossiers, totalise le plus de projets accompagnés par l’Ademe, « mais avec 6,3 millions d’euros d’aides alloués, ce n’est pas le premier département en valeur. Il s’agit de la Saône-et-Loire avec 35,3 millions d’euros versés pour 66 projets », complète Jean-Luc Saublet.

Géothermie et méthanisation ont le vent en poupe

Sur le volet transition énergétique, l’Ademe a accompagné 12 investissements de chaufferies bois en 2023, quatre projets de géothermie et cinq études d’avant-projets hydroélectriques. « La géothermie est un domaine qui commence à prendre de la place en région, assure Jean-Luc Saublet. De même, la méthanisation qui avait un peu disparu ces trois dernières années est en train de repartir, notamment avec l’augmentation des biodéchets. Avec la région, nous soutenons pour trois ans sur cette thématique un marché d’animation régionale porté par Solagro et un marché d’appui à la concertation porté par Auxilia ».

Par ailleurs, trois nouveaux contrats de chaleur renouvelable territorial (CCRT) ont été signés en 2023. « Ces accords signés avec les syndicats d’énergie, comme le Siceco territoire d’énergie Côte-d’Or, permettent de dépasser les effets de seuil minimum pour déclencher des aides. Aujourd’hui nous avons déjà couvert cinq départements sur huit avec ce type de contrats (le 21, le 39, le 58, le 70 et le 71). Cette année, nous poursuivrons nos efforts pour promouvoir cet outil de soutien au développement ambitieux et maîtrisé des énergies renouvelables thermiques et de récupération », défend Adrienne Simon-Krzakala.

Toujours sur la question de la transition énergétique, l’Ademe a souhaité mettre en avant deux projets soutenus. Le premier concerne la scierie du Haut-Jura. Située au Vaudioux, elle est spécialisée dans la transformation de résineux pour le marché de la construction. L’entreprise a répondu à l’Appel à projet (AAP) « biomasse, chaleur, industrie du bois ». « L’objectif de leur projet était d’utiliser des produits connexes du bois (30 % en autoconsommation, 40% en plaquettes paysagères et 30% en bois en fin de vie) pour augmenter leur capacité de séchage du site, produire de l’électricité verte et ainsi gagner en autonomie énergétique. Nous les avons accompagnés à hauteur de 4,6 millions d’euros sur 7,8 millions d’euros d’investissements éligibles », explique Jean-Luc Saublet. Le second exemple est un projet de géothermie porté par la fondation Pluriel à Besançon.

Dans le cadre de la rénovation d’un bâtiment de 4.370 mètres carrés, 15 forages géothermiques, l’installation de quatre Pac réversibles et de panneaux photovoltaïques, ont permis de couvrir 96 % des besoins de chauffage et de production de froid et d’éviter le rejet de 23 tonnes de CO2. L’aide de l’Ademe a été de 100.000 euros (étude et investissement).

Sur le volet économie circulaire, l’Ademe cite, dans les belles réalisations de 2023, l’inauguration du centre de tri de Dijon (4,9 millions d’euros d’aide, programme France relance) et celle du centre de sur-tri des plastiques à Ruffey-lès-Beaune (450.000 euros d’aides), ou encore le cas de Coublanc Textile, dont l’objectif est de produire 60 tonnes par an de tissu issu de matières premières recyclées sourcées exclusivement en France et Espagne, avec à la clé, la diminution des impacts environnementaux (économie d’eau, réduction de la pollution du sol et de l’eau, lié au non-usage de pesticides). L’entreprise vertueuse a été aidée à hauteur de 190.000 euros. « Nous avons également lancée en coopération avec la région un groupe de travail sur la filière plasturgie en BFC pour accompagner les acteurs impliqués.

La démarche low-tech, explorée dans le cadre du programme Transition Action, entre cette année dans une phase de déclinaison opérationnelle et territoriale, par le biais d’un Appel à manifestation d’intérêt (Ami), lancé le 16 avril lors d’une journée dédiée au low-cost en région.

Il s’agit d’un ensemble de démarches de conception et de transformation de produits, de services, de procédés ou de systèmes, visant à maximiser leur utilité sociale tout en maîtrisant leur impact environnemental. Enfin, nous nous attacherons à mobiliser les dernières collectivités pour passer au tri à la source des biodéchets avec un soutien financier du Fonds vert », détail Adrienne Simon-Krzakala.

La décarbonation industrielle challenge l’Ademe

Sur la question des Territoire engagé transition écologique (Tete), « programme phare des collectivités, le nombre de labélisation ne cesse de progresser, nous avons signé trois nouvelles collectivités en 2023, précise Jean-Luc Saublet. Nous accompagnons également la région sur la déclinaison territoriale de la Conférence des parties (COP), lancée le 13 décembre à Dijon. Et pour la rendre la plus concrète possible et aider les élus qui veulent s’engager mais qui sont un peu perdus, nous avons mis en place un nouveau réseau, baptisé “Élus pour Agir’’. Lancé au national le 12 mars, il a connu le même jour son premier décrochage régional à Dole. Nous comptabilisons déjà 165 élus inscrits en BFC. L’objectif est de renforcer encore les partages d’expérience entre pairs et décrypter au niveau local les enjeux de la COP ». Sur la mobilité, Adrienne Simon-Krzakala évoque la troisième édition du Challenge de la Mobilité qui en 2023 a mobilisé 5.590 participants (+30 % par rapport à 2022), 34 territoires engagés et 267 établissements inscrits.

Le volet acteurs économique a pris beaucoup d’importance à l’Ademe en collaboration avec Bpifrance. L’objectif étant la décarbonation des entreprises au travers d’actions de sobriété, d’efficacité et de substitution. Ainsi, 57 diagnostics décarbon’action et 90 diagnostics énergétiques (action CCI et Pôle Véhicule du Futur), 11 projets d’éco-conception et 973 accompagnements par le Réseau de la transition écologique et économique (RT2E), 30 dossiers Tremplin (aides de 5.000 à 50.000 euros) et huit décarb flash (aides entre 20.000 et 300.000 euros) ont été réalisés en 2023.

« Sur ce volet de la décarbonation, nous pouvons citer le gros projet d’électrification des process d’Industeel Le Creusot que nous avons aidé à hauteur de 12,3 millions d’euros sur les 54 millions d’euros investis ou encore l’appui de près de 15 millions d’euros sur un projet de 72 millions d’euros de financement de la chaufferie de Combustible solide de récupération (CSR) qui alimentera le site d’Inovyn à Tavaux, en substitution d’une chaudière gaz-charbon. Toutefois, pour réussir le pari de la décarbonation de notre industrie d’ici à 2050, il nous faut accompagner toutes les tailles d’entreprises, argue Jean-Luc Saublet.

« C’est pourquoi nous avons lancé pour la période 2023-2026 le Pacte Industrie qui offre un panel de solutions pour aider les industriels à accélérer les efforts de sobriété et de décarbonation. Doté d’un budget national de 49 millions d’euros, il a pour ambition de former 2.700 acteurs industriels et d’accompagner plus de 1.700 sites et groupes. L’objectif est de leur donner une méthode pour structurer leur démarche. En BFC, nous avons un ingénieur à plein temps sur ce dispositif, il est basé à Besançon ».

Aider la filière Bois et forêt

Autre enjeu important en région et qui devrait occuper l’Ademe pour les prochaines années, celui de la filière bois et forêt. « Avec les crises liées aux scolytes et aux sécheresses, nous sommes confrontés à une remise en cause de la capacité des forêts à jouer leur rôle de limitateur du réchauffement climatique par le stockage du carbone, ce dernier ayant été divisé par neuf en dix ans. Sur la résilience des forêts nous avons mis en place un AAP renouvellement forestier qui court jusqu’au 31 mai qui vise à fiancer la plantation de 200.000 arbres pour 128 hectares et un AMI “Exploitation forestière et sylviculture performantes et résilientes” doté d’une enveloppe d’aides Ademe de 9,1 millions d’euros. Sur le développement de la filière bois, nous avons également ouvert deux AAP qui courent jusqu’à la fin de l’année, l’un intitulé “Biomasse chaleur Industrie du Bois” pour accompagner l’augmentation des capacités de séchage des industries du bois et un second sur l’Industrialisation performante des produits bois (IPPB) », conclu Jean-Luc Saublet.