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L’Époisses face au changement climatique

Alimentation. Avec la multiplication des canicules depuis 2015, les éleveurs peinent à respecter le cahier des charges imposé pour arborer la dénomination AOP de l’Époisses. Les acteurs de la filière ont donc travaillé à l’évolution des règles.

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  • Photo de l'Époisses
    L’ensemble de la filière Époisses finalise une nouvelle version de son cahier des charges afin de prendre en compte l’impact du changement climatique sur l’AOP. (Crédit : Syndicat de défense de l’Époisses)
  • Photo de la fabrication de l'Époisses
    (Crédit : Syndicat de défense de l’Époisses)
  • Photo de la fabrication de l'Époisses
    (Crédit : Syndicat de défense de l’Époisses)
  • Photo de vaches dans une prairie
    (Crédit : Syndicat de défense de l’Époisses)

Entre des printemps trop pluvieux ou trop secs, les éleveurs de la filière Époisses rencontrent des difficultés dans la récolte de fourrage de qualité. « Pour faire du bon lait, il faut du bon fourrage. C’est aussi important pour sécuriser l’autonomie fourragère de la filière et des éleveurs » explique Alexandra Jacquot, chargée de mission du syndicat de défense de l’Époisses. Le cahier des charges imposé par l’INAO pour prétendre à l’AOP pose en effet certaines contraintes comme fournir 100 % de fourrage issu de la zone d’appellation ou encore une part minimale d’herbe fraîche. « Nous devons apporter 50 % d’herbe fraîche dans la ration de la mise à l’herbe des animaux, au sortir de l’hiver, jusqu’au 15 juin. » Avec le réchauffement climatique, les éleveurs ont été en non-conformité à plusieurs reprises depuis 2015, obligeant la filière à solliciter à trois reprises une dérogation auprès de l’INAO.

Une évolution en profondeur

Si l’institution les a accordées, elle a aussi encouragé les professionnels à s’interroger sur cette problématique. Ainsi, les 45 opérateurs de la filière, éleveurs et fromagers, se concertent depuis 2020 sur les modifications à apporter au cahier des charges. « Nous voulons conserver les fondamentaux, gage de qualité, en les faisant évoluer. » Dans son projet, la filière Époisses a baissé à 40 % la part d’herbe à intégrer dans les portions, sous toutes ses formes, mais elle a étendu la période pour la passer d’environ 80 jours à toute l’année.

Les éleveurs peuvent se tourner aussi bien vers de l’herbe fraîche que du foin, de l’enrubannage... « Nous avons aussi profité de la réouverture du cahier des charges pour faire évoluer d’autres choses comme limiter la fumure afin de préserver la biodiversité et garantir la qualité des sols. De leurs côtés, les fabricants ont renforcé leur implication en inscrivant les bonnes pratiques déjà en vigueur mais jusque-là non opposables. » Le syndicat de défense de l’Époisses souhaite déposer sa demande auprès de l’INAO d’ici la fin du mois de juin et espère un retour de l’institution avant la fin d’année.