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L’industrie agroalimentaire résiliente face à la crise

Agroalimentaire. Moins impactées que l’ensemble de l’économie, les entreprises de l’industrie agroalimentaire sont de plus en plus touchées par une baisse d’activité et des problèmes d’approvisionnement. Toutefois, depuis le mois d’avril, les chefs d’entreprise observent un rebond de la production, notamment grâce à l’industrie laitière.

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Depuis le début de la crise sanitaire, l’activité des entreprises de l’industrie agroalimentaire a été davantage préservée que dans l’ensemble de l’économie. En effet, d’après la dernière enquête menée par Dares Acemo, l’arrêt total de l’activité a concerné au maximum 3 % des salariés du secteur en début de crise, contre 19 % pour l’ensemble de l’économie. Depuis juin 2020, l’arrêt d’activité concerne même moins de 1 % des salariés de l’industrie agroalimentaire. Une petite partie des entreprises de ce secteur a même bénéficié d’un surcroit d’activité, concernant entre 5 % et 10 % l’effectif salarié. Toutefois, en avril 2021, 24 % des salariés de l’agroalimentaire étaient encore confrontés à une activité réduite.
Si des problèmes de débouchés ont été rencontrés, notamment du fait des fermetures administratives d’établissements de restauration, ils tendent aujourd’hui à s’atténuer. Mais des difficultés d’approvisionnement se font depuis jour. Même si l’industrie agroalimentaire est moins touchée que d’autres industries, 17 % des entreprises du secteur rencontrent ce type de difficultés, soit le niveau le plus élevé depuis un an.

Un rebond de la production et des exportations dynamiques

D’après le dernier point de conjoncture de l’Insee, publié au mois de mai, les chefs d’entreprise ont observé un rebond de la production depuis avril 2021 et après la baisse de début d’année. Ils anticipent d’ailleurs pour la plupart, un maintien de l’activité dans les mois à venir. L’enquête conjoncturelle de la Banque de France explique même que les chefs d’entreprise du secteur de la transformation de la viande s’attendent à une augmentation de leur volume de production assortie d’une augmentation des prix de vente. De son côté, la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, nous apprend que la crise a peu affecté la fabrication régionale de produits laitiers et ce malgré l’autolimitation de la production laitière AOP décidée par l’interprofession dès le début de la crise sanitaire. Au quatrième trimestre, la production était à la hausse pour tous les fromages affinés. Après un tassement au troisième trimestre, les fabrications de pâtes pressées cuites affichaient une croissance de 4,6 %, les pâtes pressées non cuite, en très forte hausse sur les trois derniers trimestres de l’année 2020, ont terminé l’année à + 7,3 % et les pâtes molles ont enregistré une légère progression de 1,5 %. Enfin, la production de produits laitiers frais continue, elle, de baisser (- 3,8 % au quatrième trimestre). Des tendances qui se retrouvent sur les deux premiers mois de l’année 2021.

Autre point positif, la crise n’a pas eu d’effets importants sur le commerce extérieur des entreprises de l’industrie agroalimentaire française. En effet, les exportations ont enregistré, au quatrième trimestre 2020, une augmentation de 0,8 % par rapport au quatrième trimestre 2019, alors que dans tous les autres secteurs industriels, l’export est en baisse de plus de 8 %. En Bourgogne Franche-Comté, l’industrie agroalimentaire a enregistré, sur la même période, une croissance à l’export de 10,4 % et une très légère baisse des importations (- 0,1 %). Si les exportations augmentent dans tous les secteurs, ce sont les boissons qui expliquent la forte hausse régionale, avec une croissance de 15,4 % après quatre trimestres de baisse. Les autres produits alimentaires poursuivent leur belle progression avec une hausse de 11 % au quatrième trimestre. Parmi les principaux importateurs de boissons de Bourgogne Franche-Comté, le Royaume-Uni a augmenté de plus de 42 % ses importations par rapport à la même periode en 2019.

Peu de défaillances d’entreprises

Depuis le début de la crise sanitaire et malgré le recours à l’activité partielle, l’emploi industriel a reculé de 2,5 % durant l’année 2020 sur l’ensemble de la région. Dans l’industrie agroalimentaire, les emplois régionaux ont moins diminué qu’en France. Ils regagnent même 0,4 % en fin d’année et retrouvent leur niveau de fin 2019.Trois départements ont gagné des emplois agroalimentaires depuis 2019, à l’image du Doubs (+ 3,1 %), la Haute-Saône (+ 2,8 %) et la Nièvre (+ 1,6 %). Sur un an, l’emploi est quasi stable dans le Jura et en Saône-et-Loire mais il recule sensiblement en Côte-d’Or
(- 1,3 %), dans l’Yonne et le Territoire de Belfort (- 2,7 %).
Concernant la santé même des entreprises, entre avril 2020 et fin mars 2021, le nombre d’ouvertures de procédures collectives dans l’industrie agroalimentaire se stabilise par rapport à la même période l’année dernière et reste à des niveaux faibles (une vingtaine d’ouvertures). Une donnée qui peut notamment être expliquée par une baisse d’activité des tribunaux pendant le confinement. Par conséquent, le nombre d’emplois directement menacés par ces défaillances se stabilise à moins de 200, comme l’année dernière. Enfin, au sein des entreprises de plus de 50 salariés, les projets de plan de sauvegarde pour l’emploi déposés auprès de l’administration concernent pour le moment très peu d’établissements et de fait peu d’emplois.