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L’optique au service du nucléaire  ?

Côte-d’Or. Début juillet s’est tenu à Dijon le plus grand congrès d’optique de France. Organisé par la Société française d’optique en partenariat avec l’université de Bourgogne, ce dernier a accueilli le Prix Nobel de physique 2018, Gérard Mourou.

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De gauche à droite  : Guy Millot, chercheur au laboratoire ICB, Gérard Mourou, Prix Nobel de physique, et Philippe Adam, président de la SFO. JDP

Du 5 au 9 juillet a eu lieu la huitième édition du plus grand congrès d’optique en France. Pour la première fois, cette nouvelle édition a pris place à Dijon, au Palais des Congrès. Organisé par la Société française d’optique (SFO) et porté par Guy Millot, chercheur au laboratoire ICB (CNRS/UBFC-université de Bourgogne), ce congrès a accueilli quelque 600 participants, chercheurs et professionnels du secteur, durant cinq jours et 45 industriels. « Nous avons cherché à avoir un programme complet qui couvre tous les domaines de l’optique physique et de la photonique, autour de conférences plénières et de conférences thématiques », détaille Guy Millot.

La parité dans l’optique

En symbiose avec la commission “Femmes et physique, réussir la parité optique”, le congrès a mis l’accent sur les solutions possibles pour augmenter le nombre de femmes travaillant dans le secteur de l’optique, à tous les niveaux de responsabilité. « Cette année, 50 % des conférences plénières et 30 % des conférences thématiques étaient présentées par des femmes, là où on estime qu’il n’y a pas plus de 20 % de femmes dans le secteur de l’optique. Une conférence plénière a même été entièrement consacrée à ce sujet », insiste-t-il, soutenu par Philippe Adam, président de la SFO.

Un prix Nobel à Dijon

« Moi-même, je partage mon Prix Nobel avec mon étudiante, la troisième femme Prix Nobel de physique en 120 ans », confie non sans émotion le professeur Gérard Mourou, Prix Nobel de physique en 2018. Invité, ce dernier a ouvert le congrès avec un conférence plénière sur les bénéfices de la lumière extrême pour résoudre les problèmes les plus existentiels de notre société, comme celui de l’énergie. « Je travaille sur des lasers extrêmement puissants mais pas dangereux, dans le sens où ce sont des lasers avec des impulsions excessivement courtes (de quelques femtosecondes soit quelques millionièmes de milliardième de seconde), explique-t-il. Ces lumières extrêmes sont les plus grandes puissances que l’on puisse créer et concrètement, nos lasers peuvent aujourd’hui atteindre le petawatt, soit la puissance du réseau électrique mondial mais en une femtoseconde  ! Il y a donc tout un champ d’applications qui s’ouvre, notamment celui du nucléaire. Aujourd’hui, nous ne savons pas produire de l’énergie propre... Et grâce à ces lasers, nous pourrions faire de la fusion thermo-nucléaire absolument pas dangereuse, abordable et sans aucun déchet toxique ».