La bonne fée du livre
Culture. Claire Mignard a créé CM Livres Services en 2018. Correction, mise en page… elle permet aux auteurs de manuscrits de voir naître leurs ouvrages.
Lorsqu’en 2018 les éditions de l’Armançon sont liquidées, Claire Mignard se retrouve au chômage… mais pas sans savoir-faire. C’est désormais en entrepreneuse qu’elle continuera d’offrir son expertise.
Créée la même année, la Sarl CM Livres Services, basée à Semur-en-Auxois, propose les diverses prestations - correction de manuscrits, mise en page, graphisme de la couverture, relation avec les imprimeurs – que Claire Mignard assurait pour le compte des éditions de l’Armançon et permet à des auteurs de voir leurs manuscrits transformés en ouvrages.
La moitié de la clientèle de Claire Mignard est composée d’auteurs novices, « des privés qui racontent leurs vies et leurs souvenirs. Ce sont des livres souvent tirés à 50 ou 100 exemplaires », explique-t-elle.
À ceux-là, Claire Mignard offre son expérience et peut leur prodiguer des conseils à la rédaction « en respectant le style de l’auteur et sa langue ». Elle travaille aussi pour quelques auteurs aguerris (Lucette Desvignes, Ignacio Catalan, Michel Rederon), autrefois publiés par les éditions de l’Armançon mais qui ont souhaité qu’elle poursuive auprès d’eux le travail éditorial même après avoir trouvé d’autres structures éditrices.
Outre ces ouvrages, Claire Mignard accompagne aussi la création de ce que les libraires rangent dans la catégorie Beaux Livres (tel ce magnifique La Cure, du Morvan à l’Yonne édité par Vents du Morvan) et avoue enfin un péché mignon inattendu : la mise en page d’actes de colloque ! « Rendre lisible quelque chose d’a priori très rébarbatif, c’est amusant ! »
Si depuis 2018 CM Livres services a permis la naissance d’une centaine d’ouvrages, cette activité ne suffirait pas à assurer la santé financière de la Sarl. Claire Mignard travaille donc également comme sous-traitante de deux maisons d’édition parisiennes (Éditions Beaufort et Gingko éditions). Si elle estime qu’avec une hausse d’environ 20% des coût de fabrication, le secteur de l’édition est bouleversé, Claire Mignard reste confiante : oui, les habitudes de lecture changent, les jeunes y viennent souvent par les écrans, mais « on aura toujours besoin de livres papier ! »