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La CIGV rajoute des couverts

Côte-d’Or. 110 places supplémentaires pour se restaurer à la Cité de la gastronomie ont été annoncées à l’occasion du bilan 2024. Ce sera un des rares chiffres précis communiqués.

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La Cité internationale de la gastronomie et du vin
La Cité internationale de la gastronomie et du vin aura accueilli en 2024, 837.000 visiteurs sur le site. (Crédits : JDP )

La Cité internationale de la gastronomie et du vin devrait proposer, d’ici à fin avril, 110 places assises supplémentaires de restauration dans les différentes adresses qui composent le Village gastronomique : 40 couverts de plus dans la poissonnerie L’Écaille, 30 places supplémentaires à La Gloriette (chocolaterie-pâtisserie-confiserie), 40 places pour la boucherie Le Billot. C’est l’une des annonces faites lors d’un temps d’échange avec la presse par les différents acteurs de la CIGV. « Les prix et les offres devraient rester inchangés », assure Richard Viemont, qui a succédé en juillet dernier à Daniel Jung à la tête du Village gastronomique et qui promet davantage de « partenariats et d’échanges avec les fournisseurs, et plus de saisonnalité », jusque dans les oeufs meurette du restaurant Meurette & Persillé du chef Florent Colombo. La Cuisine expérientielle, partie prenante du Village, va elle aussi subir sa mue, redécorée pour devenir « plus cosy » ; elle sera également rebaptisée. Côté chiffres, Richard Viemont annonce 837.000 visiteurs pour le site, incluant les spectateurs du cinéma Pathé. Concernant ce dernier, sa directrice Valérie Sutter se refuse à donner un nombre précis de visiteurs, se bornant à annoncer une fréquentation en hausse « de + 9% dans un marché national à + 1% » (+ 0,5% selon les chiffres 2024 du CNC, Ndlr). Mêmes données du côté de l’École des vins de Bourgogne : Chloé Butet, sa responsable marketing, affiche une fréquentation des ateliers immersifs de découverte du vignoble à « + 5% et + 10% de chiffre d’affaires ». Mathieu Sureau, le directeur de la boulangerie Le Moulin est plus prolixe, en annonçant lui une belle fréquentation de « + 25% sur l’année », basée sur une moyenne passée de « 310 clients par jour à 450 », avec des pointes à 600/700 clients sur certains évènements de la Cité et déjà « +25% » pour le seul mois de janvier 2025.

Succès Du Pôle Culturel

Photo de Alexandre Clochet-Rousselet
Alexandre Clochet-Rousselet, nouveau chef de La Table des Climats. (Crédits : JDP)

Vitrine du repas gastronomique des Français, la CIGV est aussi, et c’est là son originalité, un pôle culturel avec diverses propositions tout au long de l’année comprenant des expositions permanentes, des expositions temporaires sur 400 m2 et le 1204, centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine. Ce pôle culturel pour lequel sa directrice Dominique Buccelatto annonce une fréquentation de 120.000 personnes par an incluant les visiteurs gratuits (55%) et payants hors scolaires (qui représentent, eux, 8.000 à 10.000 enfants par an) a bénéficié cette année d’un incontestable « effet JO », assure-t-elle, avec la présence de voyageurs inhabituels tels les Italiens, qui ont fait un arrêt à Dijon en revenant de Paris. En 2024, 35% des visiteurs étaient extra-nationaux.

Imprimer Une Identité Locale

Et les Dijonnais dans tout cela ? Visiblement, la question agace encore chez les acteurs de la CIGV qui assurent qu’à midi, il leur est difficile de trouver une place dans les restaurants sans avoir réservé… Pour autant, à presque trois ans de son ouverture en mai 2022, force est de constater que, sur son versant strictement « gastronomique », la CIGV se cherche encore.

La preuve en est des changements à la tête du Village (Richard Viémont est le quatrième à ce poste), à la cuisine de la Table des climats (Jean-Bruno Gosse, venu de chez Loiseau et succédant à Kévin Julien, n’est resté que six mois, remplacé depuis le 16 janvier par Alexandre Clochet-Rousselet). Ce dernier cristallise tous les espoirs du groupe Épicure qui gère deux autres établissements au sein de la Cité : Le Comptoir de la Cité et son (nouveau, lui aussi), chef Messac N’Goma ainsi que la Cave de la Cité. Daphné Delarue, responsable du pôle dijonnais du groupe Épicure et son directeur des opérations Romain Tischenko, ne visent pas moins qu’une étoile Michelin en 2026 pour La Table des Climats grâce au chef bourguignon, passé par Le Pressoir d’Argent, la table de Gordon Ramsay à Bordeaux (2 *), La Table de Pavie à Saint-Émilion (2 *), Le Relais Bernard Loiseau à Saulieu (2 *) et Le Logis de la Cadène (1 *) dont ils assurent que sa carte, prônant une « cuisine française privilégiant le goût avant l’esthétique » a déjà ses fidèles. L’adresse vineuse La Cave de la Cité est, enfin, appelée à devenir « un des plus grands livres de cave du monde », selon Romain Tischenko, grâce à sa pléthorique proposition de vins, permettant ainsi une expérience « vistronomique » à table. Cette volonté de synergie entre les différentes propositions permettra-t-elle de rendre plus lisible la proposition gourmande de la CIGV ? Réponse au prochain bilan début 2026.

(Crédits : JDP)