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La cocotte Seb, 70 ans, inoxydable !

Industrie. Seb a fêté sur son site historique de Selongey les 70 ans de sa cocotte-minute Seb, socle du succès de l’industriel du petit-électroménager. Deux ministres étaient présents pour souffler les bougies : Christophe Béchu (transition écologique) et Roland Lescure (industrie), avec deux annonces pour optimiser la réparabilité des objets du quotidien.

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  • Photo de Christophe Béchu, Nadjoua Belhadef, Roland Lescure et Sandrine Vallet
    À gauche, tenant un cuve de cocotte : Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, Nadjoua Belhadef, adjointe au maire de Dijon, Roland Lescure, ministre de l’Industrie et Sandrine Vallet, directrice générale de la SAS Seb à Selongey. (Crédit : JDP)
  • Photo de Thierry de la Tour d'Artaise
    Thierry de la Tour d’Artaise, président du groupe SEB a rappelé les origines du groupe industriel, depuis la société d’emboutissage de Bourgogne jusqu’à la SEB. L’affaire qui a su garder un actionnariat familial majoritaire a fait presque 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022. (Crédit : JDP)

Ils sont venus, ils étaient tous là à Selongey, berceau du groupe SEB pour saluer les 70 ans de son fleuron, la célèbre cocotte-minute. Deux ministres (Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Roland Lescure, ministre de l’Industrie) ; un sénateur, François Patriat ; deux députés (Hubert Brigand, et Philippe Frei), le président du conseil départemental, François Sauvadet et une cohorte d’élus autour de Thierry de la Tour d’Artaise, président du groupe SEB, et Stanislas de Gramont, son directeur général.

Une visite des différents ateliers de l’usine où sont encore fabriquées les cocottes-minutes depuis leur invention en 1953 (voir encadré ci-dessous) a permis de visualiser les différentes étapes de fabrication, de l’emboutissage - qui en quelques secondes transforme un disque d’inox qui devient le corps et le couvercle de la cocotte - aux dernières opérations sur les cinq lignes de montage ; l’occasion surtout pour la directrice générale du site Sandrine Vallet de revenir sur l’investissement de 1,5 million d’euros qui a permis de baisser deux indicateurs : moins 60% de consommation d’eau et moins 15% de consommation de gaz pour la phase de dégraissage/lavage des pièces d’inox.

À noter d’ailleurs que 85% du métal utilisé est de l’inox recyclé. Autres atouts de la cocotte-minute : une garantie 10 ans de la cuve inox, des pièces détachées disponibles grâce à la 3 D pour une cocotte-minute réparable 15 ans « au juste prix » pour éviter la mise au rebut d’un objet testé « pour 30 ans de sécurité d’utilisation sur la base de quatre utilisations par semaine ».

La transition écologique sera industrielle ou ne sera pas

En ce vendredi 20 octobre, journée nationale de la réparation, ces chiffres ont fait sourire d’aise le ministre de l’Industrie, Roland Lescure qui voit là une illustration de ce que peut être une écologie de la compétitivité. « C’est emblématique de ce que l’on cherche à faire. On ne fait pas d’industrie sans transition écologique. Si on veut réussir une transition écologique qui ne soit pas un appauvrissement mais un enrichissement, une opportunité, elle doit s’appuyer sur l’industrie ». Position évidemment partagée par Christophe Béchu qui renchérit : « Une transition écologique sans usine, c’est une transition écologique hypocrite, qui laisse faire au bout du monde les choses dont nous avons besoin ici ».

Qui dit anniversaire, dit cadeaux : les ministres ont profité de leur venue pour faire deux annonces en phase avec cet objectif de (ré)conciliation entre industrie et transition écologique. L’une concerne la réparation et l’autre la réparabilité : « Sur la réparation on a globalement une cinquantaine de millions d’euros qui sont collectés chaque année par les éco-organismes, a rappelé Christophe Béchu. L’enjeu, c’est que ces crédits qui sont collectés au travers de ce que vous payez lorsque vous achetez un appareil soit intégralement utilisés pour favoriser ces gestes de réparation. On est évidemment pour l’instant très loin de ce montant pour l’année 2023.

L’enjeu c’est d’aller dans une phase d’accélération qui est triple : elle commence par une augmentation du nombre de réparateurs agréés permettant de profiter du bonus réparation (prévu depuis 2022 par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), Ndlr). On en avait 1.000 au lancement du dispositif, il y en a 4.500 et bientôt 8.000 car on va baisser le coût de leur formation et de leur agrément ; c’est ensuite élargir ce qui est aidé et cela commence par les écrans de smartphone qui pour l’instant ne sont pas pris en compte par le bonus réparation et l’on va passer à 74 objets, avec des bonus rehaussés de cinq euros ; et pour cinq produits spécifiques (aspirateur, lave-vaisselle, lave-linge, TV), on va doubler le bonus réparation ».

Concernant la réparabilité, « On souhaite que réparer coûte moins cher et que les objets réparables eux-aussi coûtent moins chers, explique Roland Lescure. Prévue par la loi AGEC, on met en place une consultation pour qu’existent dès 2024 des bonus à l’achat qui feront qu’un produit réparable aura une prime et qu’un produit non réparable aura un malus. L’idée est d’acheter du réparable et ensuite d’habituer les consommateurs à réparer. C’est un projet que nous portons ensemble avec Christophe Béchu pour que les entreprises qui produisent en France, de manière généralement plus réparable et plus durable puissent bénéficier elles-aussi de ce dispositif ».

« Cela signifie intégrer dans la conception du produit son indice de réparabilité, précise Christophe Béchu. Actuellement on jette 2/3 des objets. Or SEB est l’exemple des entreprises qui nous aident à fabriquer le modèle de l’entreprise que l’on souhaite favoriser ». Cette consultation devrait être lancée dans les prochains jours : les ministères vont indiquer les tarifs auxquels ils pensent et le dispositif envisagé pour faire réagir les parties prenantes pour qu’à terme, une sorte de « Réparascore » permette au consommateur de faire un choix éclairé.