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La Poste, acteur de la silver economy

Service. Le groupe profite depuis plusieurs années de son maillage territorial unique pour proposer un panel de services bien au-delà de la distribution de courrier.

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La Poste, acteur de la silver economy
(Crédit : Archives JDP)

La part du courrier domestique a chuté de 60 % entre 2008 et aujourd’hui pour représenter 17 % de l’activité du groupe La Poste. Certes, le colis a pris le relais grâce à l’explosion de la vente en ligne en 2020-2021, mais ce segment tend à se calmer. Deux explications à cela  : le tassement des ventes sur internet et les choix stratégique d’Amazon, premier client du groupe La Poste sur les colis, qui internalise de plus en plus la distribution avec ses plates formes - Longvic, Chalon-sur-Saône et Belfort en BFC. En revanche, La Poste possède un atout  : son empreinte sur le territoire, grâce à ses agences, ses relais postaux, ses agences postales communales et surtout ses plus de 65.000 facteurs assermentés qui se rendent dans le moindre hameau. C’est donc très naturellement que le groupe a réfléchi à diversifier ses activités en s’appuyant sur ce capital unique et s’illustre notamment comme agent de la silver economy, en se positionnant «  comme un maillon de la chaîne logistique, détaille Luc Dumay, directeur commercial Grand public de La Poste. Sans nous substituer aux professionnels de santé, nous sommes des alliés dans le maintien à domicile des personnes âgées  ».

« Sur le marché privé, nous savons que nous sommes sur un marché concurrentiel et cela au final ne peut que profiter au client qui bénéficiera des meilleures offres »

Plusieurs services sont ainsi assurés par les facteurs  : «  Petits plats portés  » est proposé depuis deux ans en BFC. Il s’agit d’un service de portage de repas réalisés par un prestataire (cuisine centrale, traiteur, restaurateur) pour des clients âgés, relevant d’hospitalisation, isolés… dont la livraison est assurée par le facteur dans le respect de la chaîne du froid. Les clients sont principalement en zone rurale  : à ce jour, La Poste livre dans le Haut Jura, la Nièvre, ou le nord de la Côte-d’Or. «  Nous ne faisons pas de concurrence aux associations type ADMR, précise Luc Dumay. Là où elles sont présentes, nous nous positionnons en complément, en agissant en périphérie de leurs zones d’action. En revanche, sur le marché privé, nous savons que nous sommes sur un marché concurrentiel et cela au final ne peut que profiter au client qui bénéficiera des meilleures offres  ».

Autre service proposé  : «  Veiller sur mes parents  » propose de la téléassistance et télésurveillance, mais aussi des visites par le facteur (de une à six par semaine), avec compte-rendu à la clé et alerte immédiate en cas de problème. À ce jour, entre 600 et 700 contrats ont été conclus en BFC pour ces services. Signalons aussi «  Mes médicaments chez moi  », qui permet de se faire livrer ses médicaments depuis l’officine de son pharmacien. La Poste met en avant la rapidité de livraison et sa facilité - le service se fait via des enveloppes scellées qui garantissent le secret médical.

Diversification externe

La Poste assoie aussi son influence dans le secteur de la santé via sa croissance externe et ses huit filiales santé  : citons l’acquisition d’Asten santé (spécialiste de l’assistance respiratoire) en 2017 ou Axeo services en 2016 (cinq agences en BFC) qui propose de l’aide à la personne (jardinage, ménage, assistance aux sorties…). Enfin, conclut Luc Demay  : «  La première diversification du groupe est la création de la Banque Postale en 2006. Et sur le segment spécifique de la santé en BFC, cela a permis un prêt pour l’extension de la tour sud du Centre George-François Leclerc (centre de soins contre le cancer, NDLR) de 20 millions d’euros.  » Enfin Chronopost, filiale du groupe, a investi 20 millions d’euros dans sa division Chronopost Healthcare en développant notamment le transport des produits médicamenteux thermo-sensibles.