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La reprise par un tiers : le cas de Reboul

Commerce. Cyril Cornier, 54 ans, marié et père de deux enfants, est franc-comtois. Diplômé de l’ICEP à Dole, il a acquis une solide expérience de 20 ans dans l’industrie du matériel médical, principalement destinée aux hôpitaux et cliniques, où il a successivement occupé les fonctions de vendeur puis directeur des ventes France et Europe pour une société de matériel japonais.

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(Crédits : JDP)

Cyril Cornier, 54 ans, marié et père de deux enfants, est franc-comtois. Diplômé de l’ICEP à Dole, il a acquis une solide expérience de 20 ans dans l’industrie du matériel médical, principalement destinée aux hôpitaux et cliniques, où il a successivement occupé les fonctions de vendeur puis directeur des ventes France et Europe pour une société de matériel japonais. « À 50 ans, je me suis trouvé face à un choix : soit je poursuivais ma carrière là où j’étais, soit je me lançais dans l’aventure entrepreneuriale. J’ai opté pour la seconde voie avec une idée bien précise de ce que je voulais et de ce que je ne voulais plus, raconte Cyril Cornier. Mon objectif était de reprendre une entreprise dans le milieu technique, à dimension locale, avec une image forte, un nombre suffisant de salariés, idéalement à 30 minutes de chez moi et dont le cédant partait à la retraite. Reboul cochait toutes les cases ! ». Depuis plus de 50 ans, la société Reboul est ainsi un acteur incontournable du bassin bisontin, offrant des produits et services de qualité aux industries, PME/TPE et artisans. Spécialisée dans la vente de matériels industriels, d’outillages, de fournitures pour le BTP et la mécanique, l’entreprise se distingue par son large choix de produits et ses conseils techniques. Reboul met à disposition de ses clients un espace de 1.000 m² où professionnels et particuliers peuvent trouver des équipements adaptés à leurs besoins.

Réveiller La Belle Endormie

« Dans cette reprise, j’ai été aiguillé par la CCI Saône-Doubs, qui m’a mis en contact avec Emmanuel Perou de la société de conseil Global Corporate, explique celui qui a également été lauréat de Réseau Entreprendre Franche-Comté. Je me suis associé à Bertrand Chalumeau, dirigeant de la Maison hôtelière à Dijon, un ami d’enfance, qui a investi 10 % dans cette reprise. Je me suis également fait accompagner par un avocat pour avoir un dossier bien ficelé à présenter aux banques, notamment au niveau fiscal et juridique. L’apport personnel a été de 40 %. La succession a été signée en novembre 2022 et j’ai eu les clés en juin 2024 ». Dès son arrivée, désireux de « réveiller la belle endormie », Cyril Cornier a multiplié les initiatiatives. « 80 % du chiffre d’affaires de Reboul provient de notre clientèle industrielle, 15 % des administrations et 5 % des particuliers. J’ai voulu davantage valoriser la forte expertise de la société et de ses 16 collaborateurs en offrant de nouveaux services à nos clients, notamment avec la réparation de cartes électroniques, pour soutenir sa croissance et répondre aux nouvelles demandes. J’ai notamment investi 25.000 € dans du matériel de mesure spécialisé ». L’entrepreneur s’est également attaqué à la partie commerciale avec l’objectif « d’aller à nouveau au contact avec les clients... J’ai revu nos supports de vente, le dernier catalogue datait de 2016. J’ai baissé les franco de port de notre service de livraison, recréé des partenariats avec les fabriquants, changé nos logiciels informatiques, mis en place un nouveau site internet qui ouvrira en septembre, développé les réseaux sociaux, acheté une Citroën électrique AMI pour proposer une livraison gratuite en moins de deux heures sur Besançon pour nos clients en compte chez nous », liste Cyril Cornier qui a également rejoint le réseau Socoda, un groupement d’entreprises indépendantes qui génère 2,5 Mds de chiffre d’affaires en France. « Cela va nous offrir de nouvelles opportunités de développement et la possibilité de faire baisser nos prix par des achats groupés. L’objectif est de pouvoir concurrencer les groupes nationaux et ainsi conquérir des marchés qui, jusqu’ici, nous étaient inaccessibles », argue Cyril Cornier, qui voit sa stratégie porter ses premiers fruits, puisque l’entreprise affiche une progression de 10 % de son marché industriel, « alors que le secteur est lui-même en récession de 9 %. D’ici à deux ans, j’ambitionne d’augmenter de 30 % le chiffre d’affaires : on est bien parti pour ! »