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Le digital, voie de transformation des ETI

Innovation. Le cabinet de conseil dijonnais KPMG était sur ses terres pour la deuxième étape de la restitution de l’étude nationale menée conjointement avec le Medef sur le thème « ETi, la grande accélération ». Une soirée destinée à cadrer les enjeux de transformation « dans un contexte incertain ».

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Photo d'Emmanuel Coignet, Édouard Archambault et Benoît Favre-Nicolin
De gauche à droite : Emmanuel Coignet, DRH du groupe Dijon Céréales, Édouard Archambault, directeur général de Proteor et Benoît Favre-Nicolin, responsable des activités de conseil pour les régions AURA, BFC, et Sud-est chez KPMG. (Crédit : JDP)

Le jeudi 23 novembre, le cabinet de conseil KPMG dijonnais faisait escale à Dijon pour la deuxième étape d’un parcours national de restitution de l’étude menée avec le Medef auprès de 200 ETI (entreprises de taille intermédiaires) et 12 dirigeants. Objectif : obtenir une photographie réaliste de ce segment économique - sociétés ayant de 250 à 4.999 salariés, avec un chiffre d’affaires ne dépassant pas 1,5 milliard d’euros par an -, pour en cadrer les enjeux de transformation afin de rester compétitives dans un contexte économique et géopolitique incertain.

Cinq axes majeurs d’action ont ainsi été dégagés au terme de l’étude, ayant en commun, pour la réussite de leur mise en œuvre, la maîtrise des outils du numérique : transformation du business model ; transition énergétique et développement durable ; cybersécurité ; mutation des ressources humaines et de la gouvernance et enfin financements de la transformation numérique. Deux grands témoins : Emmanuel Coignet, directeur des ressources humaines du groupe Dijon Céréales et Édouard Archambault, directeur général de Proteor, étaient présents pour attester de ces enjeux de transformation au sein de leurs entreprises respectives devant une quinzaine de chefs d’entreprises réunis pour l’occasion.

Sur le premier point, les dirigeants d’ETI sont formels : 75% d’entre eux estiment que l’usage du numérique est indispensable pour optimiser la personnalisation de la relation client et augmenter l’activité. Ils plébiscitent même à 98% le digital pour réussir la décarbonation des activités, notamment via le télétravail. 78% augmenteront leur budget de cybersécurité dans les trois prochaines années. « L’enjeu est que celui-ci devienne une clef de différenciation vis-à-vis de leurs concurrents », explique Benoît Favre-Nicolin, responsable des activités de conseil chez KPMG.

Sur le volet des ressources humaines et de la gouvernance, à l’heure où les valeurs de l’entreprise jouent à plein dans un contexte ardu de recrutement des talents, 78% des dirigeants d’ETI interrogés voient un lien entre le renforcement de leur marque employeur et la transformation numérique. Enfin, 75% voient la maîtrise du financement et une vision du retour sur investissement comme « un facteur-clé dans la réussite de leur accélération digitale ».

Avancer de manière séquencée

Pour Édouard Archambault, qui a été accompagné par KPMG dans la transformation numérique de Proteor, l’afflux de mutations à prendre en compte peut être déstabilisant pour le dirigeant. Il convient donc, estime-t-il, « de prendre du recul » face à ces transformations qui s’enchaînent logiquement en cascade, et d’avancer « de manière séquencée ». Il témoigne aussi de la nécessité pour les ETI « de faire coïncider leurs organisations internes avec le système digital ». Chez Proteor, cela s’est très concrètement traduit par la création d’une direction supply chain.

Le numérique accompagne aussi les mutations en profondeur dans lesquelles s’est engagé depuis 2020 le groupe Dijon céréales. Emmanuel Coignet a pu témoigner que ces transformations ont porté aussi bien sur le volet RH du groupe, que sur la nature de ses activités. Historiquement coopérative agricole, Dijon céréales s’oriente par exemple vers la production d’énergie renouvelable avec le méga méthaniseur de Cérilly qui produira 15% du biogaz nécessaire au territoire du châtillonnais où il est implanté, tout en impliquant 150 agriculteurs

L’expertise de cinq data scientists a également été mobilisée quant aux décisions à prendre pour gérer le changement climatique : c’est ainsi que le groupe expérimente de nouvelles cultures méditerranéennes (lavande, herbes de Provence pour un groupe agroalimentaire, abricotiers...) en Côte-d’Or. Et, admettent les deux dirigeants tout comme Benoît Favre-Nicolin, ces mutations ne peuvent réussir qu’avec l’assentiment des collaborateurs. Le management est, à ce titre, primordial, pour engager les équipes et réussir la transformation numérique du monde économique.