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Le Grand-Paris se construit au Creusot

Saône-et-Loire. Au Creusot, Alstom vient de signer une charte RSE avec la Société du Grand Paris pour inclure l’insertion de publics fragiles dans la construction du Grand Paris Express.

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Alstom, la CUCM, la Société du Grand Paris et Ile de France mobilités ont signés une charte RSE avec l’association Agire. Alstom / Arnaud Finistre

Au Creusot, les personnes éloignées de l’emploi participent désormais à la construction des futures rames des lignes 15, 16 et 17 du Grand Paris Express (200 kilomètres, 68 gares, quatre rames interconnectées avec le métropolitain et une vitesse de déplacement 2,5 fois supérieure aux rames actuelles) qui devrait voir le jour à l’aube de 2026 pour un coût global estimé à 42 milliards d’euros et permettre les déplacements en périphérie de la ville de Paris et désenclaver le réseau RER et Métropolitain actuels. C’est le fruit d’un partenariat entre la Société du Grand Paris (SGP), Île de France Mobilité, la Communauté urbaine du Creusot-Montceau (CUCM) via l’association d’insertion Agire, aujourd’hui formalisé à travers une charte RSE signée par Patrick Plichon, directeur du site d’Alstom, Sandrine Gourlet, directrice des relations extérieures de la SGP, David Marti, maire du Creusot et président de la CUCM, Marie-Lise Calabria, directrice d’Agire, et Invari Thiounn, directeur du projet Grand Paris Express pour le compte d’Île de France Mobilité. Né de l’engagement d’Alstom à mener des actions d’insertion et de formation, ce sont déjà 4.000 heures qui ont été consacrées aux personnes en difficulté d’emploi a rappelé Patrick Plichon, directeur d’Alstom, sur un total de 7.762 heures programmées, ce qui a permis de créer trois postes en CDI et un apprenti. Un second est en prévision pour 2022.
Au-delà de l’opération de soutien à l’emploi, le directeur du site a rappelé que « les métiers du ferroviaire sont spécifiques et que cette formation que nous proposons tout au long des parcours professionnels ont pour objectif de former des ouvriers spécialisés sur une secteur qui en manque ». Avec 438 bogies (chariot pivotant sur les trains) en commande depuis le mois de janvier 2020 - sur une commande globale qui pourrait atteindre 1.600 unités -, le site du Creusot a donc évolué  : deux écoles ont été créées, une consacrée à la soudure et une autre dédiée au montage des bogies, l’atelier soudure a bénéficié d’un plan de robotisation qui devrait se poursuivre dans l’atelier montage et le site poursuit sa politique de formation en partenariat avec l’IUT du Creusot. Si Marie-Lise Calabria a souligné « une grande première », Sandrine Gourlet a de son côté mis en avant l’aspect écologique du Grand Paris Express « construit en dessous des réseaux existants afin de ne pas avoir à les détruire et qui permettra une économie de 14 à 28 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2050 et le retour à l’emploi de 2.542 personnes pour un total de 2.423.021 heures d’insertion cumulées depuis le début des travaux ».
De son côté David Marti a rappelé « le parcours du combattant » nécessaire pour inclure des clauses d’insertion  : « Les entreprises se retiraient des appels d’offres quand il y avait des clauses d’insertion » et l’action primordiale d’Agire qui « a su expliquer et convaincre les entreprises et faire en sorte qu’aujourd’hui, elles aient pris conscience de la nécessité de former alors que nous avons supprimé notre CFA et que finalement, on y revient  ! », concluant par ces mots  : « Il n’y a pas de développement économique sans justice sociale  ! ».