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Le groupe Bordet passe à l’échelle

Région BFC. Le côte-d’orien est lauréat de la 7e vague du dispositif « Première Usine » de France 2030, pour son projet de construction en Saône-et-Loire d’une usine de production de carbone végétal à grande échelle.

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(Crédit : Freepik)

Pionnier de la production de charbon végétal depuis 150 ans, le groupe Bordet (4,16 M€ de chiffre d’affaires en 2020 pour une trentaine de salariés), membre des pôles de compétitivité Vitagora et Xylofutur mène de nombreux programmes de recherche et développement qui l’ont conduit notamment à mettre au point un charbon « vertueux » Carboépuré (R), engagé dans la production en circuit fermé et engendrant un faible impact sur l’environnement. Puis en 2021, le groupe lançait sur le marché le premier charbon de bois bio. Derrière ce label, une méthode de fabrication unique, à base de bois produit en France (dans un rayon inférieur à 100 kilomètres), s’appuyant sur la réintégration des jus de pyrolyse et des gaz dans les circuits pour ne rejeter que de la vapeur d’eau : « Nous avons travaillé très dur pour obtenir cette certification et c’est vraiment une très grande fierté », expliquait alors, au Journal du Palais, Cyril Flores président du groupe Bordet. Outre l’aspect environnemental, cette innovation allait surtout permettre au groupe Bordet de s’engager sur le marché international grâce à un acteur majeur de la distribution d’extraits végétaux, Exinnov. Un marché évalué à 1,5 million de tonnes, dont 43 % est issu du charbon végétal et dont la majeure partie est produite en Asie. C’est dans cette perspective de passage à l’échelle que le groupe Bordet a été choisi comme lauréat de la 7e édition de l’appel à projets « Première Usine » dans le cadre de France 2030.

Sur cette nouvelle édition, près de 49 M€ d’aides seront apportés pour soutenir les investissements dans neuf premiers sites industriels en France, dans des secteurs d’intérêt prioritaire (énergies, santé, chimie, agroalimentaire) à fort potentiel de croissance. Pour le Côte-d’Orien, installé à Leuglay, cela se traduira par la construction en Saône-et-Loire d’une usine de production de carbone végétal à grande échelle (projet Pyroboil 4.0), destiné à remplacer les matières fossiles dans divers secteurs industriels. Grâce à un procédé de pyrolyse à faible empreinte environnementale, l’usine produira également des biohuiles pyrolytiques et des charbons actifs, offrant des solutions biosourcées innovantes pour les industries de la chimie et de la cimenterie. « Au total, toutes vagues confondues, l’appel à projets “Première Usine” a déjà soutenu, via Bpifrance, 91 projets à hauteur de 392 M€, représentant un montant total d’investissement productif de près de 5 Mds€ », rappelle Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie.