Le groupe EDF mobilisé dans les trajectoires de décarbonation
Région BFC. Le groupe EDF en BFC s’investit dans la décarbonation suite aux travaux de la COP territoriale en mobilisant sa R&D. L’énergéticien se mobilise également localement pour lutter contre la précarité énergétique et à l’international en soutenant l’association Électriciens sans frontières .

Mobiliser la R&D d’EDF en BFC pour répondre au défi de la décarbonation : voici l’engagement que Carmen Munoz-Dormoy, directrice à l’action régionale du groupe EDF, a souhaité affirmer lors d’une rencontre avec la presse le 1er octobre dernier dans les locaux de l’énergéticien à Dijon. Une action qui fait suite aux travaux de la COP régionale dont EDF a été un contributeur majeur et qui a permis, d’abord, de rappeler quelques chiffres : en BFC, en 2020 (chiffres de l’Observatoire régional et territorial énergie climat air), 82 TWh ont été consommés, « avec une prévalence des énergies fossiles, souligne Carmen Munoz-Dormoy, s’appuyant sur des chiffres de 2019 : 61,7 % des énergies consommées sont d’origine fossile, dont 43,5 % de produits pétroliers et 18,2 % pour les gaz fossiles dans la consommation finale. Dans notre région, l’électricité ne représente que 23,6 % de la consommation finale d’énergie ». Le solde est surtout constitué de biomasse (bois), la chaleur renouvelable (3,5 %) et les biocarburants (0,2 %) représentant une part négligeable.
Un constat qui ne cadre absolument pas avec la stratégie nationale bas-carbone cadrée par la loi de transition énergétique pour la croissance verte dont EDF est naturellement l’un des acteurs. Une décarbonation qui a pourtant pour vocation non seulement de répondre ces objectifs environnementaux, mais aussi, dans le contexte géopolitique actuel, celui, crucial, de la souveraineté énergétique de notre pays.
Des trajectoires « réalistes »
À ce titre, le groupe a lancé des études prospectives régionales, mobilisant non seulement ses ressources internes de R&D, mais aussi les parties prenantes lors d’ateliers afin de confronter les études à la réalité et coconstruire « des trajectoires de décarbonation réalistes et adaptées aux spécificités régionales, en intégrant les enjeux techniques, économiques et régionaux ». Une réunion de présentation a permis d’identifier les axes prioritaires selon les participants : transports (35 % de la consommation énergétique finale mais 56 % des émissions de gaz à effet de serre [GES] en BFC), le bâtiment (24 % des émissions de GES), l’industrie (14 %), l’agriculture (6 %). Le numérique sera également à l’ordre du jour des ateliers.
Le premier de ceux-ci, fin septembre, a donc porté sur les trajectoires de décarbonation du transport, avec un focus sur les mobilités lourdes – la Fédération régionale des transports routiers était ainsi partie prenante et représentée par son président Sylvain Baudry, de même que BFC ME (Bourgogne Franche-Comté mobilité électrique). Si le marché du véhicule électrique (privé ou de flottes) a connu un ralentissement avant, semble-t-il, une reprise récente grâce à la prolongation du dispositif de leasing social en 2025, celui des mobilités lourdes est encore marginal. Mais Carmen Munoz-Dormoy est d’un optimisme à toute épreuve qui s’appuie notamment sur une avancée tangible localement : la conversion, en cours, de la flotte des transports Alainé (Saône-et-Loire) vers l’électrique. « L’année dernière, 10 % des camions vendus en France étaient électriques », souligne-t-elle encore.
Les travaux de ce premier atelier ont en tout état de cause permis de dégager quelques conclusions claires pour servir des trajectoires réalistes et économiquement soutenables : l’électrification directe des parcs (jusqu’à -90 % de GES sur le cycle de vie grâce au mix nucléaire-énergies renouvelables en France) avec un impact environnemental des batteries « en nette réduction, grâce au recyclage et à l’économie circulaire ». Les travaux vont se poursuivre jusqu’à fin 2025 avec d’autres ateliers sur les différentes thématiques précédemment évoquées. Une restitution générale est prévue à l’issue.
Lutter contre la précarité énergétique
Autre point évoqué, la précarité énergétique (définie par l’ONPE, l’Observatoire national de la précarité énergétique, lorsque le ménage consacre plus de 8% des revenus aux dépenses d’énergie). Sur le plan local, le groupe EDF soutient, à son niveau, ses clients (295.000 ménages BFC sont en situation de vulnérabilité énergétique, soit 24 %), selon plusieurs axes : prévention, pour « aider les gens à bien consommer l’énergie et à ne pas surconsommer » avec des travaux de R&D et des conseillers dédiés, l’accompagnement de la rénovation des logements (le parc en BFC étant, au niveau national, un des plus dégradés) et bien sûr les chèques-énergie et l’aide à l’accès au fonds de solidarité pour le logement. Enfin, réaffirme la directrice régionale, même en cas d’impayés, l’accès à l’électricité n’est jamais complètement coupé.
À l’international aussi
Un souci d’accès à l’énergie qui va bien au-delà de la région puisque la rencontre s’est achevée par la signature de renouvellement de la convention qui lie le groupe EDF en BFC avec la branche locale de l’ONG Électriciens sans frontières, qui oeuvre pour permettre l’accès à l’électricité à des populations en zones sous-occupées (telle l’Afrique subsaharienne), après des évènements climatiques graves (Mayotte post-cyclone Chido) ou, pour la première fois, en zone de guerre, puisque l’association est intervenue en Ukraine. L’électrification ne concerne « que des bâtiments publics comme des écoles, des dispensaires ou pour équiper des puits », précise Pascal Pronot, responsable des partenariats BFC pour l’association. L’apport du groupe EDF consiste notamment à faciliter l’engagement de ses salariés bénévoles pour ces missions humanitaires en prenant en charge une partie du temps qu’ils souhaitent leur consacrer.