Le groupe Seb industrialise le reconditionnement
Côte-d’Or. À Is-sur-Tille, le groupe Seb investit 1,5 M€ pour mettre en place le premier centre de reconditionnement des produits de ses marques pour l’ensemble du marché d’Europe de l’Ouest.

du groupe Seb. (Crédit : JDP)
Après s’être lancé le challenge du recyclage de 20 millions de poêles à frire d’ici 2027, le groupe Seb a inauguré vendredi 25 avril son usine de reconditionnement à Is-sur-Tille. Déjà centre d’expertise mondial de l’électrique culinaire pour l’ensemble des marques du groupe, cette activité fait de l’usine côte-d’orienne, qui emploie 140 personnes, le centre névralgique et européen du reconditionnement des marques de Seb pour l’Europe de l’Ouest. Derrière cette nouvelle activité, c’est toute la politique du groupe qui cherche à s’incarner dans un mot, la réparabilité : « C’est beaucoup plus qu’un seul geste industriel. C’est une philosophie, un acte de responsabilité. C’est une manière de donner une seconde vie aux objets, de prolonger leur utilité, de réduire leur empreinte tout en maintenant l’exigence de qualité qui fait notre nom », a précisé Thierry de la Tour d’Artaise, président du groupe qui voit là une façon de s’inscrire dans la continuité du fondateur de Seb en 1857, Antoine Lescure, rétameur ambulant : « La réparation est notre ADN. Réparer, faire durer et transmettre ».
Une philosophie que le préfet Paul Mourier n’a pas manqué d’inscrire dans le plan de réindustrialisation de la France : « La conjoncture économique actuelle, les incertitudes qui pèsent sur les marchés et le contexte budgétaire tendu nous le rappellent chaque jour, mais l’effort doit être maintenu car la réindustrialisation est un impératif pour notre souveraineté économique et technologique, pour notre bien-être collectif et notre prospérité ». Le président du département de Côte-d’Or, François Sauvadet a salué, lui, l’expertise des employés du groupe Seb : « Le reconditionnement, on peut le faire à petite échelle, mais industrialiser un process, l’imaginer et le développer ici ! Il y a des moments où je suis fier d’être Français, et quand je suis à côté d’hommes comme vous, d’entrepreneurs comme vous, on peut dire qu’en France, on a de vraies compétences, de vrais talents ».
Une activité européenne

Plus techniquement, l’activité de reconditionnement dirigée par Pierre-Antoine Deletombe a été mise en place en l’espace de quelques mois. Elle aura nécessité un investissement de 1,5 M €. De nouvelles méthodes de travail ont été mises en place. La formation d’équipes polyvalentes sur plusieurs sites de production en France a permis à une trentaine de salariés de devenir experts polyvalents, formés aux différentes familles de produits électriques (soin du linge, aspiration, etc.). En parallèle, près de 80 collaborateurs issus d’une vingtaine de métiers (informatique, logistique, finance, industrie, ressources humaines...) ont été mobilisés.
Les centres de tri européens situés à Alençon (France), Solingen (Allemagne) et Madrid (Espagne) ont été mis à contribution pour récolter et expédier les différents produits : retours magasins, emballages abîmés, retours logistiques. Les pièces détachées proviennent, elles, de Faucogney-et-la-Mer (70), centre mondial de stockage regroupant plus de 50.000 références. Grâce à cette organisation, début avril 2025, 65 références reconditionnées des grandes marques du groupe (Rowenta, Calor, Moulinex, Krups, SEB, WMF) étaient déjà disponibles à la vente, en magasin et en ligne, à des prix 20 à 30 % inférieurs à ceux du neuf avec une garantie de deux ans, équivalente aux produits neufs. L’objectif à moyen terme est d’élargir cette offre à 200 références réparties sur 40 familles de produits, représentant plusieurs centaines de milliers d’articles reconditionnés.