Le Laboureur, rural et international
Saône-et-Loire. À Digoin, le Laboureur confectionne des vêtements dédiés au travail depuis 1956. L’entreprise doit sa longévité tant à la qualité de ses produits qu’à sa capacité à séduire partout dans le monde.

Il est loin le temps où, du lundi au samedi, les travailleurs portaient les mêmes vêtements avant de se faire une beauté le dimanche venu. Fondé en 1956, le Laboureur a ainsi équipé les agriculteurs tout comme les salariés de l’industrie. « Au début des années 80, le marché du vêtement de travail a été confronté à la concurrence asiatique donc nous nous sommes tournés vers le vêtement plus traditionnel que l’on trouve dans les métiers manuels », explique Jean Copleutre, dirigeant de l’entreprise depuis 2019. Les professions associées au compagnonnage, menuisiers, couvreurs ou encore maçons, connaissent la marque même si elle a toutefois su s’ouvrir à un autre marché. « Nous avons aussi une clientèle urbaine qui veut des vêtements simples et solides. »
Conçu pour durer

Pour garantir cette solidité attendue, le Laboureur s’appuie sur des tissus français et européens. « C’est important d’avoir de la régularité. Nous ne sommes pas intéressés par les solutions venues d’Asie ou de Turquie. » Chaque année, 50.000 m2 de tissu passent ainsi entre les mains de la vingtaine de couturières de la PME. Les équipes mettent aussi un point d’honneur à travailler à l’amélioration continue des produits. « Nous utilisons de la moleskine avec un tissage spécifique, c’est un tissu lourd qui résiste à l’abrasion. Nos vêtements sont solides mais pas indestructibles car ils doivent rester confortables. Nous sommes à l’écoute des remontées pour les améliorer », sourit le dirigeant qui rappelle que ses largeots sont généralement portés 250 jours par an. Le maintien de la qualité passe également par des investissements réguliers dans l’outil de production, environ 100.000 euros par an. Au sortir de l’usine, le Laboureur a ensuite recours à un réseau de distributeurs en France et à l’étranger pour commercialiser ses produits. « Nous réalisons 20 % de notre chiffre d’affaires, 3 M€, à l’international. » Une fierté pour le dirigeant qui rappelle que même en ruralité, les savoir-faire s’exportent.