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Le Pric : une brique essentielle de la croissance économique locale

Formation. Le 17 avril, Franck Robine, préfet et de la Côte-d’Or et de la région a cosigné avec Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC, à Chenôve, le nouveau Pacte régional d’investissement dans les compétences (Pric) 2024-2027.

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Photo de Michel Neugnot, Marie-Guite Dufay, Franck Robine et Odile Ferru
De gauche à droite : Michel Neugnot, ici en qualité de président de l’Association régionale des missions locales (ARML) de BFC, Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC, Franck Robine, préfet de la Côte-d’Or et de la région et Odile Ferru, directrice régionale adjointe de France travail, signant le Pric 2024-2027, dans les locaux d’AdhexPharma à Chenôve. (Crédit : JDP)

C’est AdhexPharma qui a été choisi, mercredi 17 avril, comme théâtre de la signature du nouveau Pacte régional d’investissement dans les compétences (Pric) Bourgogne Franche-Comté 2024-2027. Ce laboratoire pharmaceutique de Chenôve en plein développement (40 millions d’euros de chiffre d’affaires) est en effet un bon client des dispositifs de formation proposés par la région et France Travail. « Nous sommes en recrutement permanent : la formation est pour nous autant un engagement qu’une nécessité, affirme Roland de la Brosse, président d’AdhexPharma. En quelques années, nous sommes passés de 20 à 140 salariés. Nous avons actuellement deux sites de laboratoires et de production de patchs transdermiques et de films oraux à Chenôve et nous avons en projet la création d’un nouveau bâtiment de 8.000 mètres carrés sur trois étages (environ 25 millions d’euros d’investissement) qui nécessitera le recrutement de 60 collaborateurs sur toute la chaîne de métiers (production pharmaceutique, laboratoire de R&D et de contrôle qualité, logistique... ».

Ce bon élève a d’ailleurs été félicité par Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC pour son implication à recruter et à fidéliser ses salariés : « Avant la question de la formation, il y a celle de l’orientation. Il faut arriver à trouver les chemins pour convaincre les professeurs, les parents et les jeunes que l’on peut faire de belles carrières dans l’industrie, vous en êtes un exemple probant ! ». Le Pric 2024-2027 va dans ce sens notamment en cherchant à adapter l’offre de formation aux besoins de compétences des entreprises, en priorité celles confrontées à des difficultés de recrutement dans les filières en tension ou porteuses de métiers.

Cette deuxième génération de Pric s’appuie naturellement sur le travail conduit par le précédent Pric 2019-2023 tout en mobilisant des moyens inédits. « La première mouture du Pric a largement atteint ses objectifs. On peut même affirmer qu’il y a eu un avant et un après Pric, lance Michel Neugnot, premier vice-président à la région et président de l’Association régionale des missions locales. Il a notamment permis de renforcer notre offre de formations territorialisées et notre sourcing. Plus de 4.000 jeunes en situation précaire ont été engagés dans un Dispositif en amont de la qualification et ont bénéficié d’aides complémentaires à la rémunération permettant de lever les freins à l’engagement dans une formation, tout en garantissant la sécurisation financière de leurs parcours ».

Près d’un demi-milliard pour la formation

Le premier Pric a également été une réussite en termes de concertation, avec le déploiement des huit protocoles insertion-formation avec les départements, la mobilisation de la région sur les Service public de l’insertion et l’emploi et sur les plateformes départementales de l’autonomie ; la participation des départements, et des EPCI volontaires aux Réseaux d’animation territoriale ; ainsi que la mise en place des instances quadripartites de gouvernance de suivi et pilotage du PRIC. « C’est ce travail de construction partenarial unique qui rend possible un maillage territorial extrêmement fin qui permet de proposer aux personnes les plus éloignées de l’emploi une première offre de formation à moins de sept kilomètres de leur domicile, y compris en zone rurale », se félicite Marie-Guite Dufay.

Sur le plan quantitatifs et qualitatifs le PRIC 1, avec plus de 130.000 personnes formées, affiche un objectif atteint à 110 % en moyenne sur 2019-2023. Parmi celles ayant suivi une formation qualifiante, 73 % déclarent avoir accédé à un emploi six mois après leur sortie, soit dix points de plus par rapport à 2018. Pour le second Pric, les ambitions sont toujours aussi hautes avec deux priorités fléchées. Il y a d’abord celle de l’accompagnement en amont de la formation pour les publics les plus éloignés de l’emploi.

Ces formations « pré-qualifiantes » sont un premier sas vers l’emploi ou la formation. Représentant 53 % des places de formation financées, elles visent à consolider l’ensemble des attendus des entreprises avec l’acquisition du socle de compétences métier, la maîtrise de la langue française, les bases des outils numériques et les indispensables savoir-être. La seconde priorité porte sur la mise en place de formation agile en réponse aux besoins des employeurs, du sur-mesure mobilisable rapidement en réponse aux problématiques spécifiques des entreprises. Ce nouveau Pric bénéficie d’un budget de 480,6 millions d’euros prévu jusqu’en 2027, dont 278,8 millions d’euros apportés par la région et 202,1 millions d’euros par l’État.

Avec une enveloppe en baisse de 15 %, ce Pric a été « difficile à négocier avec le gouvernement. Si vous n’aviez pas été là monsieur le préfet, nous n’aurions peut-être pas réussi », déplore Marie-Guite Dufay. « Près d’un demi-milliard d’euros investi dans la formation, dont 45 % apporté par l’État : ce n’est pas rien, modère Franck Robine, préfet de la Côte-d’Or et de la région. En BFC, vous avez même eu un bonus car les résultats du premier Pric étaient très bons (69 % d’insertion durable dans l’emploi). Dès aujourd’hui, 126,7 millions d’euros ont été mobilisés, dont 69,7 millions d’euros par la région et 57 millions d’euros pour l’État. En BFC, nous avons 102.000 chômeurs dont 50.000 peu qualifiés et en face, le Pric offre 56.000 formations orienté vers les publics fragiles et peu formées. Avec le Pric, on parle de parcours de vie mais aussi d’attractivité territoriale. Nous avons en région 433 métiers en tension, le Pric propose 417 formations en ce sens. Si la main-d’œuvre n’est pas là où les entreprises en ont besoin, il n’y a pas de résultats économiques et pas d’entreprises compétitives ».