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Le projet Response inauguré

Côte-d’Or. Sur le quartier prioritaire de la Fontaine d’Ouche, à Dijon, élus locaux et partenaires français et internationaux du projets étaient réunis vendredi 23 mai pour inaugurer la plus grande opération d’auto-consommation collective du pays.

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Photo de l’école Buffon dans le quartier Fontaine d’Ouche L’école Buffon, dans le quartier Fontaine d’Ouche, fut la première école à énergie positive de France. (Crédit : François Weckerlé/Ville de Dijon.)

C’est une avancée majeure vers la transition énergétique : après plus de cinq ans d’expérimentation, Dijon inaugure le projet Response, symbole de « l’engagement pris dès 2001 vers une transformation profonde de notre communauté urbaine, retrace François Rebsamen, président de Dijon métropole et ministre de l’aménagement du territoire et de la décentralisation. On fait de Dijon un modèle européen, une référence dans les domaines de la rénovation et de l’écologie ».

Développé depuis septembre 2020 en étroite collaboration avec les équipes R&D d’EDF, ce projet majeur aura nécessité un investissement global de près de 37 M€ décomposé comme suit : 13,8 M€ ont été investis par Dijon métropole, 16,7 M€ ont été investis par les bailleurs sociaux Grand Dijon Habitat et Orvitis, et 6,2 M€ subventionnés par l’Union européenne. « Le budget du renouvellement urbain du quartier de la Fontaine d’Ouche s’élève même à près de 100 M€, ajoute François Rebsamen, dont 55 M€ pour l’éco-réhabilitation des logements ». Ce sont au total 30.000 m2 de bâtiments à énergie positive qui ont été rénovés.

Une énergie partagée

À Fontaine d’Ouche, un quartier de 55 ha est alors devenu démonstrateur des villes intelligentes et neutres en carbone : il s’agit du premier quartier rénové à énergie positive, produisant davantage qu’il ne consomme. « C’est la transformation d’un quartier politique de la ville construit à la fin des années 60 en un quartier modèle à dimension européenne, se réjouit Nathalie Koenders, maire de Dijon. C’est aussi un symbole de justice sociale : l’écologie n’est pas réservée à quelques privilégiés, elle doit bénéficier d’abord à celles et ceux qui vivent dans les quartiers populaires ».

Dans le cadre de ce projet, plus de 4.500 panneaux solaires - représentant l’équivalent de 10.000 m2 - ont été installés sur le quartier pour une capacité totale d’environ 2 MW. « Aujourd’hui, ce sont quatre équipements publics de la ville de Dijon qui produisent l’électricité solaire qui va permettre de couvrir les besoins des bâtiments producteurs mais également de 20 bâtiments publics et cinq bâtiments résidentiels des bailleurs Grand Dijon Habitat et Orvitis », explique Nathalie Koenders. Au total, 618 logements sont concernés, représentant 1.100 habitants.

Dans les faits, le projet Response doit aussi avoir un impact direct sur la facture énergétique des ménages puisqu’il anticipe une économie de 45 à 80€ par an par appartement pour les locataires adhérents au dispositif d’auto-consommation.

Un pas vers la neutralité

« C’est un projet intéressant parce qu’il donne des résultats que l’on peut mesurer, observe Xavier Ursat, directeur exécutif du groupe EDF. La production d’énergie renouvelable couvre déjà ici presque 120% des îlots concernés par le projet. Il y a aussi une réduction de 75% des émissions de CO2 ainsi qu’une réduction de 38% de la consommation énergétique finale grâce à la rénovation thermique des bâtiments et au pilotage intelligent des usages ». On note également que Response permet à Fontaine d’Ouche la réduction de 65% de la consommation de l’éclairage public.

Ces résultats prometteurs permettent ainsi au quartier de s’imposer comme l’un des plus avancés d’Europe sur la neutralité carbone. « Ici commence une autre manière de faire la ville, de produire et de consommer l’énergie, insiste Nathalie Koenders. Dijon assume depuis longtemps son rôle de pionnière et démonstratrice de la transition énergétique de l’Europe, et la ville ne s’arrête pas là : il y a le développement du réseau de chaleur urbain qui est alimenté à 80% par des énergies renouvelables et la valorisation de nos déchets ; la dynamique de production d’électricité pour l’auto-consommation qui sera poursuivie avec de nouveaux projets solaires ; la réutilisation des eaux usées ; l’extension du réseau cyclable… En tout cas, Dijon vise la neutralité carbone à horizon 2030 et entend faire de chaque quartier un laboratoire d’innovation écologique ».