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Le « Rive Gauche » change (presque) de mains

Yonne. Après 20 ans passés à faire vivre l’établissement de Joigny, Jérôme et Anne-Claire Joubert en sont désormais les propriétaires. La reprise, actée le 6 août, s’accompagne d’un projet d’investissement de 1,5 M€.

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Photo de Jérôme et Anne-Claire Joubert
Avec cette reprise, Jérôme et Anne-Claire Joubert consolident leur maison de coeur en impliquant leurs équipes au maximum. (Crédit : JDP.)

Le Rive Gauche, situé en bord d’Yonne à Joigny, a toujours fait partie de la vie professionnelle de Jérôme et Anne-Claire Joubert. Arrivés dans l’Yonne il y a 23 ans, le couple a rejoint la maison en 2005, après un passage au célèbre étoilé de Joigny, la Côte Saint-Jacques. « Nous devions rester deux ou trois ans. Finalement, nous n’avons jamais quitté Joigny », sourit Jérôme Joubert. À 26 ans, il y signe sa première place de chef, tandis que son épouse assure l’accueil et la réception. Ensemble, ils ont construit leur parcours dans cette maison, devenant au fil du temps des piliers de l’établissement.

En 2021, l’ancienne propriétaire, Catherine Lorain, leur propose de prendre la direction du Rive Gauche, avec un pacte de préférence leur donnant la possibilité de racheter la maison à horizon cinq ans. « Cette transition nous a permis de tester notre légitimité auprès des équipes et de la clientèle. En réalité, la passation était presque déjà faite », explique Jérôme Joubert. La signature officielle est finalement intervenue plus tôt que prévu, à l’été 2025. Pour les clients réguliers, la reprise s’est faite dans la continuité. « Cela leur a paru naturel. Ils nous connaissent depuis vingt ans », souligne le chef. De fait, les habitudes n’ont pas été bouleversées : Jérôme reste en cuisine, Anne-Claire à la réception, au plus près des équipes et des clients. Mais le changement de statut ouvre un nouveau chapitre : celui de la modernisation de l’établissement.

Plan de modernisation et virage écologique

La reprise du Rive Gauche ne se limite pas à un acte patrimonial : elle s’accompagne d’un programme d’investissement chiffré à 1,5 M € sur cinq ans. « Nous voulons embellir cette maison et l’adapter aux attentes actuelles de la clientèle », résume le couple. Dès cet automne, des bornes de recharge pour véhicules électriques seront installées, pour répondre à une demande croissante. D’autres travaux techniques suivront, moins visibles pour le client mais indispensables : mises aux normes électriques et de sécurité, remplacement des vitrages pour améliorer le confort thermique et réduire la facture énergétique.

Au printemps 2026, l’établissement prévoit la réfection complète du parking, conçu dans une logique écologique : revêtement perméable, intégration paysagère, meilleure gestion des eaux de pluie. Puis viendra le chantier le plus ambitieux, programmé pour 2027 : la rénovation intégrale de la salle de restaurant. « Nous allons casser la salle et la repenser totalement, avec une isolation acoustique renforcée, de grandes baies vitrées et un agrandissement. Mais l’idée n’est pas d’augmenter le nombre de couverts : nous voulons avant tout privilégier le confort et l’espace entre les tables », insiste Jérôme Joubert.

Le projet intègre également une dimension technologique avec la mise en place d’un « cerveau électrique » chargé de piloter la consommation du bâtiment. Chauffage et éclairages seront activés uniquement en fonction de l’occupation réelle des chambres, un levier essentiel pour atteindre les objectifs fixés par l’État : réduire de 30 % les consommations énergétiques d’ici 2030, puis 40 % en 2040 et 50 % en 2050. « Nous avons voulu anticiper ces obligations plutôt que de les subir. C’est à la fois une question de coût et de responsabilité environnementale », souligne le couple.