Lebhar trace sa trajectoire vers 2030

Fondé en 1914, Lebhar est aujourd’hui un groupe industriel de 52 M€ de chiffre d’affaires, fort de 280 collaborateurs répartis sur cinq sites de production. L’entité de Lebhar, basée dans la zone industrielle du port au vin, à Gron, qualifiée de « navire amiral » par le président du directoire Yann Barnerias, emploie à elle seule plus de 100 personnes et centralise les fonctions stratégiques : innovation, conception, logistique et direction générale.

Avec plus de 5.300 clients en portefeuille, dont 4.000 pour la seule activité boîtes pâtissières, le groupe s’adresse aussi bien aux artisans qu’aux grandes enseignes. « Notre force, c’est d’allier la capacité industrielle à une culture du service très poussée », explique Yann Barnerias. La quasi-totalité des clients bénéficie de solutions de stockage et de réapprovisionnement à la demande, un atout-clé dans un contexte de flux tendus.

Afin de répondre à la demande croissante en produits haut de gamme personnalisés, Lebhar a investi dans plusieurs équipements récents. Parmi eux, une nouvelle machine à forte capacité pour la fabrication de boîtes rigides, adaptée aux besoins des chocolatiers et traiteurs, ou encore l’automatisation partielle de certaines lignes. En parallèle, l’entreprise prépare l’installation d’un WMS (Warehouse Management System), un logiciel de gestion d’entrepôt destiné à sécuriser les flux logistiques. Prévu pour être opérationnel à l’été 2025, ce système améliorera la traçabilité, réduira les erreurs de picking et renforcera la fiabilité du service client.

Une feuille de route pour 2030

Si le détail du plan stratégique reste confidentiel, le président du directoire confirme une inflexion forte vers l’export. Déjà présent en Belgique et en Suisse, Lebhar souhaite élargir sa couverture commerciale au niveau européen, sans pour autant renier son ancrage local ni son modèle d’actionnariat familial. « Le groupe est stable, rentable et structuré pour croître, affirme le président du directoire. Nous avons les réserves foncières, les compétences internes et l’agilité nécessaire pour absorber jusqu’à 40 % de production supplémentaire sans déménagement. »

D’ici à 2030, l’objectif est double : poursuivre la montée en gamme – via des emballages à haute valeur ajoutée, personnalisés, voire interactifs – et accroître la part du chiffre d’affaires réalisée hors de France, tout en consolidant les marchés historiques de la boulangerie-pâtisserie et de la restauration.

Chaque entité du groupe, de Strasbourg à Toulon, fonctionne avec son propre directeur, dans une logique de PME autonome, mais intégrée. La mutualisation des moyens et l’entraide entre filiales permettent une grande résilience. En cas de difficulté sur un site, les autres prennent le relais. « C’est un modèle robuste qui a fait ses preuves pendant la crise sanitaire », rappelle Yann Barnerias. La direction prévoit aussi de renforcer les fonctions support (design, marketing, RSE) et d’accélérer la digitalisation de la relation client. Le studio graphique interne, déjà fort de six à sept personnes, sera renforcé pour suivre l’évolution des besoins.