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Les banques moteur de l’économie régionale

Région BFC. François de Laportalière, président du comité des banques de la Fédération bancaire française (FBF) Bourgogne Franche-Comté accueillait, le 13 juin à Dijon, Maya Atig, directrice générale de la FBF pour une rencontre avec les acteurs économiques et la communauté bancaire régionale. L’ocasion de réaffirmer l’engagement des banques envers le développement économique régionale.

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François de Laportalière, président du comité des banques de la Fédération bancaire française (FBF) Bourgogne Franche-Comté et Maya Atig, directrice générale de la FBF. (Crédit : JDP.)

Avec plus de 90 Mds€ d’encours de prêt à fin mars 2025, en croissance annuelle de 0,1 %, les banques de la région assurent le financement de l’économie régionale. Une donnée que François de Laportalière, président du comité des banques de la Fédération bancaire française (FBF) Bourgogne-Franche-Comté a souhaité réaffirmer le 13 juin lors d’une rencontre organisée avec les acteurs économiques régionaux et Maya Atig, directrice générale de la FBF, venue à Dijon pour « faire [son] marché d’exemples et de bonnes pratiques ».

La directrice a vanté les mérites d’un secteur bancaire français « fort, solide et riche de valeurs », principal acteur de la « résilience de l’économie française », par rapport aux autres pays européens. François de Laportalière a de son côté insisté sur l’aspect « unique » du modèle français « très protecteur du consommateur, notamment par le particularisme des crédits à taux fixes » avec la « présence de banques coopératives plus grosses et plus structurées que dans la plupart des pays européens et des banques nationales consolidées. 90 % des marchés des prêts en France sont ainsi assurés par l’un des six groupes français avec un centre de décision en France. Ce n’est pas le cas en Allemagne où ce chiffre n’est que de 60 %. Cette structuration de marché contribue à la solidité de notre économie ».

Banque verte et de proximité

La FBF représente toutes les banques installées en France, indépendamment de leur taille ou statut. En Bourgogne Franche-Comté, elle regroupe 1.600 agences (33.526 en France) et 10.400 salariés en 2023 (dont près de 3/4 en CDI), soit 2,9 % des effectifs français. « Ce maillage d’agences physiques est garant d’une proximité de service, renforcé par un réseau de distributeurs automatiques qui met 99 % de la population régionale à moins de 15 minutes d’un point d’accès ». Les banques de la région financent les projets des entreprises de toutes tailles et accompagnent les ménages dans leurs besoins, notamment pour l’achat de leur résidence principale. À ce titre, 45,5 Mds€ sont dédiés au crédit habitat pour les particuliers. « Les banques assurent un cadre de crédit favorable avec des taux parmi les plus bas de la zone euro, ce qui sécurise les projets de nos clients », souligne François de Laportalière.

En parallèle, les banques investissent dans des services innovants pour accompagner les transitions énergétique et numérique. En BFC, 96 % des clients consultent le site ou l’application de leur banque, et 81 % ont téléchargé une application bancaire, soit une hausse de 14 points depuis 2020. « Les banques françaises, dont celles de la région, sont parmi les leaders mondiaux de la finance verte, affirme Maya Atig. À l’échelle nationale, les crédits verts et durables ont augmenté de 27 % en un an, atteignant 471 Mds€ en 2024. Pour chaque euro investi dans les énergies fossiles, 12 euros sont consacrés aux crédits verts et durables ».

Un soutien en cas de difficultés

Les banques investissent dans la sécurisation des paiements, avec des initiatives comme l’authentification forte et des projets innovants pour réduire la fraude. En parallèle, elles continuent de soutenir l’économie française, où les entreprises dépendent majoritairement des crédits bancaires, représentant 1.376 Md€ à fin mars 2025. « Le contexte géopolitique actuel impact la clientèle des entreprises et des professionnels avec des incertitudes fortes sur l’export, la réglementation, la conjoncture économique qui pousse à l’attentisme... C’est la première fois que nous observons des tensions diffuses sur un grand nombre de secteurs, avoue François de Laportalière. Cela touche un peu tout le monde et pas seulement l’automobile qui est notamment confrontée aux nouveaux entrants chinois sur les véhicules électrique ».

« Nous avons de plus en plus d’entreprises qui vont directement en liquidation. Beaucoup de chefs d’entreprise subissent des changements de mode de consommation pour lesquels ils ne sont pas forcément armés : ce n’est pas Shein et Temu qui obligent les consommateurs à ne plus venir en magasin », rappelle Maya Atig avant d’édulcorer ses propos en indiquant que « 200.000 défaillances ont été évitées pendant la Covid et qu’aujourd’hui nous sommes à 5.000 défaillances nationale de plus qu’avant cette crise, ce qui prouve la résilience du tissu économique ».

« En France, nous avons un dispositif d’accompagnement ultra-dense (experts-comptables, chambres consulaires, banques...) qui permet un soutien pendant les périodes difficiles, lorsque l’entreprise est solide, avec, par exemple, des rallongements de la durée des crédits ou même des moratoires. L’enjeu majeur, c’est d’inviter les entreprises à faire appel à ce réseau le plus tôt possible », appuie François de Laportalière.