Les grottes de Bèze passées au scanner
Recherche. Mercredi 20 novembre, un groupe d’étudiants et d’enseignants-chercheurs de l’université de Bourgogne a numérisé en 3D les grottes de Bèze.
Aménagées pour des visites touristiques depuis 1972, les grottes de Bèze, au nord de la Côte-d’Or constituent un patrimoine naturel précieux qui attire près de 30.000 visiteurs par an. Mercredi 20 novembre, ce n’était pas des touristes qui ont investi les lieux pour la journée, mais un groupe de chercheurs et 13 étudiants en Master 1 de géologie Sédimentologie, Paléontologie, Géochimie, Géoressources (SP2G) de l’UFR Sciences Vie, Terre et Environnement (laboratoire CNRS Biogéosciences) de l’université de Bourgogne venu entièrement numérisées en 3D par diverses techniques (photogrammétrie, scanner de surface, Lidar dynamique terrestre) la partie aménagée de la cavité et les traces fossiles qu’elle contient.
Leurs objectifs : mieux comprendre la formation de cette cavité, révéler les secrets géologiques et paléontologiques de la rivière souterraine de Bèze mais aussi offrir aux étudiants un apprentissage immersif unique. Les documents produits serviront également aux gestionnaires de la grotte aménagée lors de la mise en place de visites thématiques.
Énigme au plafond
Parmi les cibles à scanner retenues par cette expédition autant pédagogique que scientifique, des fossiles marins qui vivaient dans la région il y a environ 150 millions d’années (dont un grand reptile marin), les ossements de grands mammifères charriés bien plus tard par la rivière souterraine au cours du Quaternaire ou encore des inscriptions très dégradées (donc peu lisibles) gravées dans la roche, peut-être par des carriers du 19e siècle…
Mais ce qui intrigue le plus l’enseignant-chercheur de l’uB, Christophe Durlet, se sont les énigmatiques traces fossiles récemment détectées au plafond de la grotte : « C’est la première fois que l’on les étudie. C’est une vraie enquête que l’on soumet aux étudiants quant à leur nature.
S’agit-il de formations géologiques ou de traces biologiques, peut-être celles d’un imposant animal aquatique qui aurait frotté le fond marin d’il y a 150 millions d’années ou encore de traces d’invertébrés de type mollusque… », s’enthousiasme le scientifique qui conclut : « J’étais venu pour une opération pédagogique avec mes étudiants, pour leur montrer comprennent l’intérêt d’utiliser telle ou telle méthode dans leurs travaux futurs mais il est évident qu’il faudra aller plus loin et revenir au printemps, avec la réouverture des grottes, pour une opération strictement scientifique. »