Logivia met sur route un camion inédit
Transport. Pour la première fois en France, un camion hybride électrique / Oléo100 arpente les routes du territoire. L’ensemble des parties prenantes y voient là une « avancée majeure pour le transport avec des énergies renouvelables ».
La prouesse est le fruit de nombreux mois de travail commun entre Logivia – société de transport côte-d’orienne, filiale de Dijon Céréales – et Scania – constructeur de poids lourds, avec l’appui du carrossier saône-et-loirien Lapalus. Depuis le 31 mai, un camion à motorisation hybride électrique / Oléo100 (composé à 100% de colza français), transporte des marchandises provenant de la plateforme d’approvisionnement agricole de Dijon Céréales à Longvic.
La veille, Samuel Chapuis, chauffeur pour Logivia, recevait les clés de son nouveau véhicule et le résultat est bluffant : « Le camion ne fait pas plus de bruit qu’une voiture électrique ! s’émerveille Sylvain Baudry, directeur général de Logivia. C’est un véritable bijou de technologie. Il est entièrement équipé et se recharge en roulant par l’énergie cinétique qu’il produit. C’est quelque chose qui existe déjà sur de plus petits véhicules, mais sur un camion pouvant transporter jusqu’à 26 tonnes, c’est encore plus intéressant car la puissance est plus grande ».
Le fonctionnement est garanti sans émission de CO2 jusqu’à 55km/h et pendant 60 km, le biocarburant prend ensuite la relève et assure une autonomie d’environ 500 km. Un chariot embarqué, 100% électrique, vient compléter le porteur et bénéficie même de vérins pneumatiques pensés pour simplifier l’utilisation par le chauffeur et améliorer sa sécurité. « On prévoit trois ou quatre mois de test avant de faire le bilan, confie Sylvain Baudry, mais on est très confiants : on a tablé sur huit ans d’utilisation au plein potentiel de la batterie ».
Énergies agricoles
Dans un contexte où la décarbonation devient un enjeu majeur, Logivia fait le choix de l’anticipation : « D’ici fin 2025, on devrait avoir décarboné 90% de la flotte, prévoit le directeur général. Aujourd’hui, 20 % de nos camions roulent déjà aux énergies renouvelables (Oléo 100 ou biogaz) ».
Mais l’idée est aussi de profiter de la puissance agricole de Dijon Céréales, troisième acteur du projet. « On utilise l’énergie produite par la coopérative, appuie Sylvain Baudry. L’Oléo100 que nous consommons est issu de la transformation des colzas que nous produisons en Bourgogne-Franche-Comté. C’est un modèle d’économie circulaire de territoire ». Ce premier camion – pour lequel il faut aujourd’hui débourser environ 280.000 €, soit 40% de plus que pour un camion classique – se veut être le précurseur d’une mobilité plus douce et responsable. « Il faut parvenir à travailler ensemble pour démocratiser ce type de véhicule et ainsi en diminuer les coûts : sans partenariat, on n’arrive à rien, conclut Sylvain Baudry. Je crois en la croissance verte. »