Lutter contre les inégalités de genre passe par les réseaux
Région BFC. CoworkHer, collectif réunissant les réseaux dédiés à la mixité et la parité d’EDF, la Poste, de la Caisse d’Épargne, de la Caisse des Dépôts, de la SNCF, et d’Orange a mis la question des réseaux au coeur de sa journée de promotion de l’égalité professionnelle.
Disparités de salaire, inaccessibilité de certains postes, temps partiel… Pour attirer l’attention sur ces inégalités professionnelles qui demeurent, CoworkHer, porté par les réseaux parité et mixité de grands groupes (EDF, la Poste, la Caisse d’Épargne, Orange, la SNCF et la Caisse des Dépôts), a retenu la thématique des réseaux et leur rôle.
« Les réseaux sont un levier de promotion de la mixité et des femmes au sein des entreprises », a introduit Laëtitia Martinez, vice-présidente du conseil régional à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, l’égalité réelle et la laïcité. Professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’Université Bourgogne Europe, Clémentine Hugol-Gential est revenue sur les réseaux féminins dans le temps. « Ils ont toujours existé mais on a effacé ces collectifs de la mémoire. »
La chercheuse a par exemple rappelé l’existence des Béguines, communauté de femmes pieuses qui vivaient sans contrôle marital, parfois soupçonnées d’hérésie et de sorcellerie. De la Révolution française aux luttes syndicales, les femmes ont été mises à l’écart et leurs réseaux ont rencontré des difficultés à exister sur la scène publique.
Un soutien à préserver
« Les réseaux masculins ont un accès direct aux ressources politiques, économiques et symboliques. Les femmes n’ont pas de capital institutionnel ni de fonds car leurs réseaux sont plus informels. » Clémentine Hugol-Gential a donc insisté sur l’enjeu financier pour les réseaux féminins mais aussi sur leur nécessaire reconnaissance par les instances locales, régionales et nationales.
« Les réseaux informels participent du lien social, de la cohésion dans l’entreprise mais ils apportent aussi un enrichissement professionnel et contribuent au business », a souligné Jérôme Ballet, président du directoire de la Caisse d’Épargne BFC. Comme d’autres responsables d’entreprise, il a témoigné du rôle des réseaux. « Il ne faut pas attendre pour rejoindre un réseau, c’est une façon de se donner confiance. »
Au sein du groupe EDF, Birgit Paireder, responsable d’unité opérationnelle Dalkia Saône-et-Loire, s’est confrontée au besoin d’un réseau. « J’avais besoin d’un modèle, d’une source pour me construire grâce aux échanges et aux astuces d’autres femmes pour concilier vie professionnelle et vie personnelle par exemple. »