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Maires ruraux : « Nous sommes les faiseux du quotidien »

Territoire. Le congrès des maires ruraux de France à Saint-Julien et Arceau, du 27 au 29 septembre, a permis de faire entendre la voix des « petites » communes que leurs élus montrent en exemple de bonne gestion dans un cadre budgétaire pourtant de plus en plus contraint. Leur plus grand supporter, le président du Sénat Gérard Larcher, en a vanté en personne les valeurs devant un auditoire conquis.

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  • Photo de Bruno Bethenod
    Bruno Bethenod, maire d’Arceau, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) 21. (Crédit : JDP)
  • Photo de Michel Lenoir
    Michel Lenoir (debout), maire de Saint-Julien. (Crédit : JDP)
  • Photo de Gérard Larcher et Michel Fournier
    Gérard Larcher, président du Sénat et Michel Fournier, président de l’AMRF. (Crédit : JDP)

« Trente mille communes dans les territoires ruraux, 22 millions de nos concitoyens qui y vivent ! » C’est par ces chiffres éloquents que le président du Sénat Gérard Larcher a posé le débat en prenant la parole devant une assemblée de près d’un millier de personnes réunies à l’occasion du congrès nationale de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) à Saint-Julien. Trois jours de conférences et autres tables rondes, pimentés par la venue le vendredi matin de Françoise Gatel, ministre déléguée en charge de la Ruralité, du Commerce et de l’Artisanat et le samedi de Catherine Vautrin, ministre en charge du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation.

La commune, « Premier kilomètre »

Au cours de ces trois jours, les ministres, tout comme le président du Sénat, n’auront eu de cesse de louer le modèle de la commune, « premier kilomètre de l’action publique » selon Françoise Gatel - un élément de langage qui devrait faire florès dans les mois à venir. Mais au-delà de l’opération séduction, ce congrès a surtout été l’occasion de rappeler les difficultés auxquelles les maires ruraux doivent faire face, dans un cadre de plus en plus contraint, qu’il soit budgétaire (suppression de la taxe d’habitation) ou réglementaire (Loi ZAN, transfert de la compétence eau...).

Des difficultés auxquelles s’ajoutent, pour les communes rurales qui n’ont pas la chance d’être à proximité directe d’une métropole - et donc de concilier cadre de vie et attractivité des CSP+ -, les problématiques de mobilité, de déserts médicaux, de services publics trop souvent délégués à des officines digitales qui ne pallient que partiellement la carence physique de ces mêmes services.

Le débat budgétaire en arbitre

« Les solutions vont venir de vous, venir de nous », a assuré le président du Sénat, qui a souligné le compagnonnage indispensable avec le conseil départemental pour permettre à ces « petites communes » de continuer à vivre. « Nous avons le calendrier pour nous, avec le rendez- vous démocratique majeur des élections municipales en 2026 et il faut donner envie aux futurs élus de s’engager avec une loi pour une démocratie dynamique et vivante sur le statut de l’élu qui doit soutenir l’engagement sous toutes ses formes, lui a malicieusement rappelé Michel Fournier, président de l’ARMF, n’oubliant pas que le Sénat se veut la courroie de transmission des territoires à Paris. Elle doit arriver très vite, et on doit y associer la réforme du mode de scrutin pour les communes de - de 1.000 habitants ». Les élus ruraux seront-ils entendus ? Quelle sera la place des communes rurales dans les mois à venir ? Le débat budgétaire à venir devrait en dessiner les contours. Nul doute que les ministres, comme le Parlement seront attendus au tournant.