Métallurgie : La classification des emplois au cœur du dispositif
Droit. La nouvelle convention collective de la métallurgie est entrée en vigueur le 1er janvier dernier, et s’applique notamment aux 450 entreprises de l’Yonne et de la Nièvre.
Délégué général de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de l’Yonne et de la Nièvre, Claude Vaucouloux revient sur les raisons qui ont guidé l’adoption de ce texte fondateur.
Le Journal du palais. Pourquoi appliquer un nouveau texte était devenu indispensable ?
Claude Vaucouloux. Il était nécessaire de faire évoluer le dispositif conventionnel de la métallurgie pour de nombreuses raisons et parmi elles, se trouve d’abord l’obsolescence. En effet, nos textes conventionnels dataient du début des années 1970 et bien entendu ils n’étaient plus adaptés au fonctionnement de nos entreprises et n’étaient plus dans « l’air du temps ». Ensuite, il y avait le sujet de la complexité due à l’empilage d’une multitude de textes à la portée à la fois nationale et/ou territoriale, sédimentés au cours de toutes ces dernières années et qui étaient devenus illisibles, voire inapplicables.
De même, la question de la sécurité juridique était prégnante et il était devenu urgent de faire le grand ménage dans notre norme sociale de branche. C’est chose faite avec un texte unique, moderne et de portée nationale, négocié avec les organisations syndicales de salariés représentatives au cours de six années d’un travail énorme et complexe et qui est désormais opposable à toutes les entreprises de la métallurgie, où qu’elles se trouvent et de manière identique. Pour l’Yonne et la Nièvre, ce sont ainsi plus de 12.000 salariés qui sont désormais couverts pas cette convention collective, au sein de près de 450 entreprises.
Qu’est-ce qui change en substance ?
Au cœur de cette nouvelle convention collective, se trouve le dispositif de classification des emplois. C’est véritablement la « colonne vertébrale » autour de laquelle s’articule tout le principe du fonctionnement de la nouvelle convention collective nationale. Un dispositif de classification qui implique d’établir une véritable cartographie des emplois et des compétences dans chaque entreprise et qui demande de mettre en place une description précise de ceux-ci et enfin de les coter.
Ce travail, qui introduit plus d’équité et qui permet d’en finir avec la pratique qui avait fini par prévaloir dans l’immense majorité de nos entreprises, je veux dire la classification des individus et non des emplois, permet aux employeurs d’accompagner leurs salariés tout au long de leurs parcours professionnels, au mieux de leurs attentes réciproques.
Il y a bien entendu beaucoup d’autres sujets qui évoluent et il n’est pas possible de tous les détailler, mais pour conclure, je voudrais tout de même mettre l’accent sur l’émergence d’un dispositif obligatoire de prévoyance, lequel garantit désormais à chacun de nos collaborateurs, quelle que soit la taille de son entreprise, une couverture digne en cas de gros risque.