Nextis conçoit un plastique souple recyclable
Saône-et-Loire. Avec son plastique souple recyclable dans les filières existantes, la PMI intéresse les grands noms de la cosmétique et du sport.

Installée à Demigny, Nextis prouve que l’innovation naît partout sur les territoires. Il aura fallu trois ans de R&D au bureau d’étude et en particulier à son ingénieur des hauts polymères pour que l’entreprise aboutisse à un plastique souple totalement recyclable. L’industriel s’est fait une spécialité de l’injection, de l’extrusion et enfin de l’extrusion de soufflage. Au service des acteurs de l’industrie, du sport et des loisirs, du médical ou encore du luxe, le spécialiste du plastique utilise cette dernière technique pour Décathlon. « Nous avons réalisé la gourde flasque que l’on trouve dans leur rayon » précise Nadège Bosquet, responsable financière et ressources humaines de la PMI aux 45 salariés. 2 sauts de ligne ici
Transformer les usages et le matériau
Malheureusement, le produit n’était pas recyclé. « Nous travaillons depuis plus de 20 ans sur l’écologie et l’économie circulaire. Nous avions des plastiques recyclables mais faute de quantité, il n’y a pas de filière pour le faire. Les plastiques souples présentent la difficulté d’être composés de plusieurs matériaux. » L’entreprise a donc planché sur une alternative, avec succès. « Nous voulions un produit qui puisse être utilisé dans l’alimentaire, le médical ou l’hygiène. » Nextis a déposé plusieurs brevets pour protéger son innovation, un plastique souple et totalement recyclable qui pourra rejoindre les bacs jaunes. Dans un contexte de plastic bashing, la responsable estime qu’il semble difficile de se passer du matériau au quotidien. « Par contre, on peut transformer le plastique, se réinventer. » La solution développée par Nextis, dont débute à peine la commercialisation, intéresse déjà son partenaire existant Décathlon mais aussi des acteurs de la cosmétique. « Presque tous les contenants recyclés de shampoing ou gel douche sont rigides pour l’instant », rappelle Nadège Bosquet. L’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 13 M € et a accueilli des visiteurs le 4 avril dernier dans le cadre des Journées Usines Ouvertes. « Nous voulons montrer une filière de la plasturgie en transformation, qui dispose d’un savoir-faire local et de qualité. C’est aussi une façon de changer les mentalités pour encourager les jeunes à s’orienter vers nos métiers. »