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Oncodesign, des découvertes à la recherche clinique

Santé. Depuis le 1er juillet dernier, Oncodesign a décidé de séparer ses deux branches d’activité - service et biotech - pour donner naissance à Oncodesign Precision Medicine.

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Photo de Philippe Genne
Philippe Genne a fait construire le nouveau bâtiment d’Oncodesign Precision Medicine à côté du siège historique d’Oncodesign SA, aujourd’hui Oncodesign Service. (Crédit : JDP)

Philippe Genne fait partie de ces entrepreneurs qui ont ça dans le sang. Docteur en pharmacologie depuis 1992 et habilité à diriger des recherches, il a créé Oncodesign en 1995, après avoir découvert une molécule capable d’inhiber un mécanisme résistant des cellules tumorales.

« Je suis entrepreneur par nature et je trouve que le doctorat est une forme d’entreprendre extrêmement intéressante », témoigne-t-il.

Preuve en est : 28 ans plus tard, Philippe Genne a créé plus de 250 emplois et a décidé de séparer les branches service et biotech en transformant Oncodesign SA (alors valorisée à 100 millions d’euros) en Oncodesign Service et en fondant par scission Oncodesign Precision Medicine (25 collaborateurs et une valorisation à quelque 20 millions d’euros).

Spécialiste de la médecine de précision

« La mission initiale de l’entreprise et qui est toujours la même aujourd’hui, est de découvrir de nouvelles thérapies efficaces pour lutter contre les cancers résistants et métastatiques, explique Philippe Genne. Un modèle qui s’est décliné autour de trois activités stratégiques : l’expérimentation, la découverte et l’étude. »

Pour cela, Oncodesign a choisi de miser sur la médecine de précision : « Nous allons très loin dans la connaissance de la biologie des cellules malades, jusqu’à identifier des protéines expressément impliquées dans le processus pathologique ».

L’objectif étant de cibler au plus précis les cellules malades pour venir ensuite les détruire. Une technique qui intéresse particulièrement l’oncologie pour diminuer la toxicité des chimiothérapies.

Installée depuis 2004 à l’entrée de Dijon et de la zone d’activité Mazen-Sully, la biotech travaillait jusqu’alors de la cible thérapeutique jusqu’aux développements cliniques, autrement dit la sélection du candidat médicament.

Entrée en bourse en 2014 sur Euronext Growth, Oncodesign aura investi quelque 60 millions d’euros dans ses programmes pour arriver en 2022 avec un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros.

« Nous avions notamment deux molécules qui entraient en clinique, un inhibiteur de kinase en partenariat avec Servier sur Parkinson et un autre que nous avons choisi de développer seuls, dédié aux inflammations dues aux problèmes d’immunité comme la maladie de Crohn. »

L’IA au service de la recherche

Aujourd’hui à la tête d’Oncodesign Precision Medicine - entrée en bourse en décembre 2022, toujours sur Euronext Growth -, Philippe Genne espère pouvoir enclencher les phases “1-malade” de ses deux candidats médicaments d’ici 2024. Depuis octobre, Oncodesign travaille aussi à identifier de nouvelles cibles thérapeutiques sur le cancer du pancréas, avec Servier.

« Toutefois, pour découvrir de nouveaux produits, j’ai l’intime conviction qu’il faut avoir les technologies qui permettent de le faire », confie-t-il.

L’entrepreneur et ses équipes ont ainsi développé trois plateformes technologiques, comme OncoSniper qui permet, grâce à l’intelligence artificielle de sélectionner de nouvelles cibles, Nanocyclix qui permet de générer des inhibiteurs de kinases, ou encore Prométhée qui développe la radiothérapie systémique.