Entreprises

Pagny-le-Château réaffirme ses ambitions

Signature. Le mardi 3 octobre officialisait l’accord trouvé entre le syndicat mixte du technoport de Pagny (SMTP) et la CCI Côte d’Or – Saône-et-Loire (Métropole de Bourgogne) quant à la gestion de la DSP (délégation de service public) de la plateforme multimodale de Pagny-le-Château.

Lecture 5 min
Photo d'Alain Becquet
Alain Becquet, président du syndicat mixte du technoport de Pagny, à gauche, et Pascal Gautheron, président de la CCI Métropole de Bourgogne, signent la DSP relative à la plateforme multimodale de Pagny-le-Château. (Crédit : JDP)

C’est un pas majeur pour l’avenir de la plateforme portuaire multimodale de Pagny-le-Château, mise en service en 1994. La signature de la DSP en faveur de BFC multimodal (marque créée en 2021, portée par la CCI Métropole de Bourgogne) doit permettre à cette infrastructure aux grandes ambitions de poursuivre son développement.

« Cette signature implique des choix industriels qui nous engagent sur des périodes longues », rappelle Pascal Leyes, directeur général de la CCI Métropole de Bourgogne. La DSP lie en effet BFC MM et la plateforme multimodale pour une durée de 12 ans, ce qui a par ailleurs engendré la création d’une filiale dédiée : « Pagny multimodal ».

Tout cela, bien qu’officialisé en ce début de mois, est déjà dans les tuyaux depuis quelques temps ; si la signature du contrat de concession n’a eu lieu que ce 3 octobre, elle est en réalité effective depuis le 31 mai 2023. « Nous sommes parvenus à trouver un bon compromis autour de la DSP, se félicite Alain Becquet, président du SMTP. Ce technoport a un grand avenir ».

Enjeu environnemental

Pour anticiper les échéances règlementaires de la loi européenne « climat et résilience » portant l’objectif de réduction des émissions de CO2 à 55% en 2030 et fixant la neutralité carbone d’ici 2050, la plateforme multimodale de Pagny propose diverses solutions, avec notamment le développement de l’intermodalité et du report modal de la route vers les modes alternatifs pour réduire les émissions carbonées du transport de marchandises. « Tous ensemble à Pagny, mettons le cap dès aujourd’hui sur 2050 », lance Alain Becquet.

« L’économie de marché n’avance que lorsqu’elle est contrainte ; c’est le cas aujourd’hui, alors il faut s’adapter et mettre en œuvre des solutions décarbonées, explique Pascal Gautheron, président de la CCI Métropole de Bourgogne. Nous avons l’ambition de muscler notre présence dans le fluvial, et cela passe notamment par le déploiement de la stratégie “1 port, 3 quais”, centrale dans notre projet global ».

C’est en effet la plateforme multimodale de Pagny, jouant le rôle du port, qui orchestrera les activités des quais de Chalon-sur-Saône, de Mâcon, et donc de Pagny. Cette solution innovante répond à des nécessités environnementales et économiques, s’inscrivant dans l’ambition du technoport de Pagny de devenir un équipement de transbordement entre les bassins du sud et du nord et de connecter les plateformes bourguignonnes aux hubs européens.

Investissements conséquents

Dans ce contexte, Pagny multimodal consent bien sûr à des investissements nécessaires et importants. Tout d’abord, un million d’euros est mobilisé pour l’aménagement de l’infrastructure ; « ça paraît beaucoup, mais en réalité c’est peu pour ce genre d’installation », nuance Stéphane Trouillet, directeur d’Aproport – gestionnaire du port de Mâcon.

Il faut ajouter à cela les acquisitions d’équipements et de matériels : grue hydraulique, chargeuse à godets, chariot élévateur frontal, mais aussi des quais, des ducs d’albe, des plateformes de manutention… « Nous souhaitons investir sur des équipements modernes et durables, pour lesquels nous devons compter entre deux et 2,5 millions d’euros par unité », estime Pascal Leyes.

Le 3 octobre, la plateforme multimodale de Pagny était surtout le théâtre de rencontres professionnelles permettant aux entreprises concernées de mieux connaitre l’offre de prestations dont elles peuvent disposer dans cette infrastructure. Une table ronde sur la thématique « accompagner la transition écologique des entreprises et le développement durable des territoires en proposant des logistiques à neutralité carbone dès 2030 » a notamment eu lieu en ce sens.