Premier bilan côte-d’orien pour France Travail
Emploi. Jeudi 12 octobre c’est tenu, à Dijon, le premier comité départemental stratégique France Travail en Côte-d’Or. L’occasion de présenter un premier bilan de ce dispositif expérimental lancé le 5 mai à Genlis et à Beaune.
Copiloté par le préfet de Côte-d’Or et le président du conseil départemental, réunissant également Pôle Emploi, les communes et communautés de communes, la région et les entreprises du territoire, le comité départemental stratégique France Travail est une expérimentation nationale visant à aider les allocataires du RSA à accéder à l’emploi via un accompagnement personnalisé qui a pour entrée un guichet unique : France Travail.
Dix-huit départements, dont la Côte-d’Or, ont expérimenté ce nouveau dispositif défini par le projet de loi « Pour le plein emploi » qui a été adopté par l’Assemblée nationale le 10 octobre. « L’entrée en vigueur de cette loi devrait intervenir courant novembre », précise Franck Robine, préfet de la région Bourgogne Franche-Comté et de la Côte-d’Or.
Pôle Emploi deviendra alors officiellement France Travail. De nouvelles règles engageront les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA, les jeunes seront mieux accompagnés et un effort sera également fait pour une meilleure employabilité des personnes handicapées, avec pour objectif de réduire le chômage au niveau national autour de 5 % d’ici 2027.
« C’est un changement d’époque que nous vivons, affirme Franck Robine. Nous passons dans une économie de plein emploi ce qui suscite des tensions inédites sur le marché de l’emploi. Cela nous oblige à nous adapter, à tester de nouvelles choses. En ce sens la Côte-d’Or est un territoire particulièrement adapté à l’expérimentation de la démarche France Travail. Les derniers chiffres du chômage sont de 7,2 % au national, de 6,3 % en BFC et de seulement 5,1 % en Côte-d’Or. La loi “Pour le plein emploi” vise à tenir compte de ces changements de “règles du jeu” par un effort partenarial, avec des outils adaptés pour orienter ceux qui sont éloignés de l’emploi ».
Parcours individualisés
Lancé, il y a cinq mois en Côte-d’Or, la démarche France Travail a ainsi été testée sur les bassins d’emploi de Genlis et de Beaune, avant sa généralisation au département à l’horizon 2025.
Premier public ciblé : les bénéficiaires du RSA nouvellement entrés. « L’idée c’est de faire que ceux qui rentrent dans le régime du RSA en ressortent assez rapidement avec un emploi », défend François Sauvadet, président du Conseil départemental de Côte-d’Or.
Pour ce faire, le nouveau dispositif implique que toute inscription au RSA s’accompagne obligatoirement d’une inscription à France Travail. Via cette porte d’entrée unique, un diagnostic de la situation de la personne et de ses motivations est réalisé par des professionnels du département et de Pôle Emploi (futur France Travail) afin de définir un accompagnement personnalisé et intensif qui comprend notamment entre 15 et 20 heures d’activités hebdomadaires (atelier pour reprendre confiance en soi, rendez-vous médicaux, formations, immersions en entreprise, rendez-vous avec son référents, stages, période de travail...).
« Sur le département nous avons un peu moins de 2.000 bénéficiaires du RSA. Au 30 septembre, nous enregistrons 522 entrées dans le dispositif France Travail (soit 29,6 % de la cible). Les heures d’activités ont été mises en œuvre dès juillet auprès des deux agences solidarité Côte-d’Or de Genlis et de Beaune.
Pour encourager ceux qui empruntent le chemin de la reprise d’activité, nous avons débloqué 36.300 euros d’aides individuels pour 40 personnes (financement de permis de conduire, aide garde d’enfants...) », développe François Sauvadet.
Parallèlement, un focus sur les métiers de la viticulture a été initié par le département en octobre 2022 en partenariat avec Pole Emploi, la FDSEA et VitaBourgogne afin d’orienter les allocataires du RSA vers les vendanges et de les qualifier en vue d’une pérennisation dans les métiers de la vigne.
« 100 allocataires du RSA ont participé aux vendanges 2023 et tous ceux qui ont montré une appétence ont pu intégrer une session de formation proposée par le CFPPA viticulture de Beaune et la MFR de Grandchamp partenaires de l’opération », précise le président du département.