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Quand l’épargne locale finance la transition énergétique en Bourgogne Franche-Comté

Transition énergétique. La Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté et Pays de l’Ain lance officiellement sa banque de la transition énergétique.

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Photo d'Arnaud Caulier, Pierre Henri Grenier, François de Laportalière et Olivier Poiseau
Arnaud Caulier, directeur du développement et distribution de la BPBFC ; Pierre Henri Grenier, directeur exécutif de la banque de la transition énergétique (BTE) de la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes ; François de Laportalière, directeur général de la Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté (BPBFC) et Olivier Poiseau, directeur de la BTE de la BPBFC. (Crédit : JDP)

L’idée d’une banque dédiée à la transition énergétique au sein du groupe Banque Populaire est née à Lyon à l’initiative de Pierre Henri Grenier, directeur exécutif de la banque de la transition énergétique (BTE) de la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes (Aura).

« Tout part d’un constat et d’un impératif catégorique pour une banque coopérative comme la nôtre. Notre raison d’être est d’accompagner nos clients vers un développement pérenne, or les entreprises qui ne prendront pas le train de la transition énergétique perdront en compétitivité et si elles sont en difficulté, la banque le sera aussi. L’ambition de la BTE est de les aider à passer le cap de ses changements radicaux, de la volatilité persistante du prix de l’énergie carbonée, de ses contraintes environnementales qui des grands donneurs d’ordre ruissellent vers leurs sous-traitants (avec le risque en cas de non-conformité d’être déréférencés), en leur offrant des solutions globales, au-delà du seul financement, grâce à une équipe experte au sein de la banque et une démarche partenariale avec des entreprises spécialisées », explique Pierre Henri Grenier.

Selon le rapport Pisani-Ferry, le besoin d’investissement pour accompagner les entreprises jusqu’à la neutralité carbone en 2050 est chiffré à 66 Mds€/an. « Le budget de l’État n’y pourra suffire. Seule la mobilisation d’une partie des 6.000 Mds€ de l’épargne des Français permettra de relever ce défi. L’intermédiation bancaire régionale sera essentielle. En tant que banque régionale et tiers de confiance naturel, nous avons cette capacité à entrainer la transition de nos clients, à en être des prescripteurs », appuie Pierre Henri Grenier.

La BTE Aura a été lancée le 15 septembre 2020 « Depuis, nous avons été rejoints par plusieurs Banque Populaire en France. Aujourd’hui BPBFC est la sixième à entrer dans ce réseau. Nous sommes proche du milliard d’euros de prêts orientés transition énergétique, avec un projet d’autoconsommation énergétique financé par jour ! Il y a de quoi être fier avec la BTE on pousse le curseur plus loin, on n’est pas que des banquiers de fonds de fauteuil », déclare Pierre Henri Grenier. Côté répartition : 42 % des financements sont liés à des projets d’énergie renouvelables et 58 % à de la recherche de performance énergétique.

« La Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté a mis en place dès 2022, une équipe d’accompagnement dédiée aux projets de transition énergétique régionaux, c’est pour nous une conviction ancienne, défend François de Laportalière, directeur général de la BPBFC. Cette équipe a déjà déployé plus de 150 M€ de financements verts sur le territoire, en s’appuyant sur les huit centres d’affaires et les trois directions de région de la BPBFC. En créant à notre tour une BTE en BFC nous souhaitons donner un coût d’accélérateur à ce développement, doffrir plus de visibilité à notre démarche, renforcer les moyens d’expertise et de formation de la banque, tout en bénéficiant de l’expérience de la structure lancée par la Banque Populaire Aura ».

« Notre adhésion à la BTE va permettre à notre banque et à nos équipes de disposer d’outils complémentaires pour faciliter notre accompagnement des clients particuliers, agriculteurs, professionnels et entreprises. Nous allons mettre en place progressivement au cours de l’année ce modèle, en coopération avec les acteurs publics et privés pour jouer pleinement notre rôle dans la trajectoire écologique et énergétique de notre région », ajoute Arnaud Caulier, directeur du développement de la BPBFC.

« Nous sommes sur une démarche volontariste basée sur la transparence et la traçabilité : un euro collecté en BFC = un euro financé en BFC, avec à la clé un site internet banquetransitionenergetique.fr qui met en valeur les projets financés grâce à l’épargne collectée avec suivi et reporting régulier », développe Olivier Poiseau, directeur de la BTE de la BPBFC. L’équipe compte en interne cinq personnes dédiées et nous avons déjà sélectionné dix partenaires professionnels : diagnostiqueurs, bureaux d’études, installateurs, courtiers en énergie… choisis en fonction de leur expérience reconnue, de leurs bons retours clients, de leurs certifications, de leur solidité financière...

C’est un travail d’écrémage que nous réalisons pour nos clients et c’est un réseau que nous allons densifier dans le temps, avec des experts dans chaque département dans une volonté de proximité. Côté produits financiers dédiés, la BTE BFC lance le 30 avril un livret transition énergétique, valorisé à 1,3 %. « Sur ce type de produit, le client ne cherche pas la forte rémunération mais l’envie de donner du sens à son épargne et d’agir en local : c’est une démarche de conviction ». La nouvelle entité ambitionne de financer sur un an 100 à 200 M€ de projets de transition énergétique, soit +30 à 40 % par rapport à l’année passée et dans cinq ans de tutoyer le milliard.