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Quentin Antiquités offre une cure de Jouvence à la profession

Commerce. En reprenant la boutique de Harold Brunelli à Toucy, Quentin Bekkoui démontre, à 33 ans, que le marché de la seconde main et du vintage ne s’est pas intégralement orienté vers les seules marketplaces.

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Photo de Quentin Bekkoui
Enfant de la balle, Quentin Bekkoui, dit « Beko », poursuit l’activité d’achat-vente d’antiquités-brocante créée il y a six ans par Harold Brunelli à Toucy. (Crédit : Stéphane Bourdier)

À deux pas du centre historique de la « capitale économique » de Puisaye, le magasin d’antiquités-brocante s’est imposé comme l’une des adresses incontournables des chineurs et des collectionneurs. À l’intérieur, mobilier de style, luminaires en tous genres et objets insolites s’entrecroisent sur près de 150 mètres carrés. Depuis septembre dernier, Quentin Bekkoui a pris la succession de Harold Brunelli à la direction de l’entreprise et fait figure d’exception dans un secteur d’activité, vieillissant, qui se cherche un second souffle. « De nombreux confrères ne trouvent pas de repreneur car le métier n’attire pas vraiment la nouvelle génération. Quant à moi, c’est différent, j’ai vécu, dès mon plus jeune âge, dans cet univers entre la boutique, les salles des ventes et les salons des antiquaires », précise le chef d’entreprise. « J’ai tout appris sur le tas. Je crois qu’il n’y a pas de meilleure école… »

Implanté sur un vaste territoire de 1.750 kilomètres carrés constitué de 25 % de résidences secondaires, le jeune antiquaire sait pouvoir compter sur une clientèle soucieuse de dénicher la perle rare pour meubler ou décorer son intérieur. « Entre avril et septembre, les résidents secondaires constituent 70 % de notre clientèle. Ils aiment pouvoir assortir leur maison de campagne, leur château ou leur gîte avec des pièces en rapport et des objets qui ont du sens. L’originalité, l’authenticité et la qualité sont souvent ce qu’ils recherchent en premier alors que le reste de l’année, ils vivent pour la plupart dans des appartements équipés de mobiliers modernes ou design. »

La fin des tendances

Pour alimenter sa boutique en « nouvelles » pièces, Quentin Bekkoui court les salles des ventes ou rachète les objets devenus, parfois encombrants, lors d’une succession ou d’un déménagement. Des lots souvent hétéroclites. « Si le mobilier scandinave, les éléments Arts déco, les meubles de métier ou les commodes de port en bois exotique restent encore très prisés des collectionneurs avisés, il n’existe plus vraiment de tendances fortes. Le mobilier industriel a, par exemple, perdu de sa valeur. Aujourd’hui, ce qui compte pour les acheteurs, c’est le coup de cœur ! », précise le Poyaudin. Dans l’Yonne, traditionnelle place forte de la brocante - les 43e « Puces » d’Aillant-sur-Tholon ont accueilli quelque 20.000 visiteurs sur sept kilomètres de déballage, l’an dernier - il y aurait, selon des sources diverses, près de 75 brocanteurs et antiquaires ayant pignon sur rue.