Réindustrialisation : ce qu’Atlantic dit de la France
Industrie. L’installation du groupe vendéen Atlantic à Chalon-sur-Saône illustre un tournant dans la stratégie de réindustrialisation de la France portée par le gouvernement.
En choisissant d’acquérir 19 hectares sur le site SaoneOr (ex Kodak), le groupe spécialisé dans la fabrication de chauffe-eau fait le choix d’une production Made in France de ses pompes à chaleur face à un pays réputé pour sa compétitivité et sa main d’œuvre low-cost mais aussi, en ce moment, pour les tensions internationales à ses frontières russes et ukrainiennes : la Pologne. Avec ses 700 euros, le pays affiche l’un des salaires les plus bas de la zone euro.
Mais cela n’aura pas suffi : le groupe Atlantic, créé en 1968, s’est aussi laissé par séduire les crédits d’impôts inscrits dans La Loi verte, récemment adoptée au parlement, qui se veut une réponse à l’IRA (Inflation reduction act), adoptée aux USA en 2022, abondée de 450 milliards de dollars et largement critiquée pour son orientation protectionniste.
Pour Sébastien Martin, président du Grand Chalon et des intercommunalité de France (IDF) : « C’est aussi la conséquence de la création des sites industriels clé en main, qui permettent aux industriels de gagner entre un et deux ans dans leur installation », c’est-à-dire des sites qui sont déchargés de toutes études géologiques, environnementales ou archéologiques.
Une stratégie « clef en main » qui a nécessité l’investissement de 20 millions d’euros pour la collectivité depuis 2015. Sébastien Martin, qui a également ardemment défendu ce type d’organisation au sein des IDF, a d’ailleurs été entendu par Roland Lescure, ministre de l’industrie qui a annoncé la création de nouveaux sites industriels de ce type en France.
2000 emplois d’ici 2030
Pour Chalon-sur-Saône, historiquement industriel, où le secteur représente un emploi salarié sur quatre soit 10.000 emplois, l’installation d’Atlantic annonce un investissement de 150 millions du groupe et la création de 300 emplois. Des emplois mais aussi une offre enrichie en formations, un casse-tête pour l’industrie en pénurie de compétences.
Une tension sur le marché qui devrait, selon Sébastien Martin, engendrer la création de 2000 nouveaux emplois d’ici 2030, permettant au Grand Chalon de passer sous la barre actuelle des 6,5% de taux de chômage – l’un des plus bas de France – mais aussi de retrouver son bassin industriel post ère de la désindustrialisation des années 1980-1990.