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Ronchamp, la « colline éternelle » selon Le Corbusier

Architecture. À l’initiative de l’Œuvre Notre-Dame-du-Haut et de la Fondation du patrimoine, la chapelle inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco subit un vaste programme de restauration.

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Photo des rénovations de la Chapelle Notre-Dame du Haut
Inscrite parmi les 17 œuvres architecturales de Le Corbusier sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la chapelle catholique de Haute-Saône attend, dès la fin des travaux, près de 90.000 visiteurs par an. (Crédit : DR)

Lancés l’an dernier, les travaux de restauration suivent leur cours sur la colline de Bourlémont, qui surplombe la petite ville de Haute-Saône. Les échafaudages métalliques enveloppent, à présent, la façade est de la chapelle Notre-Dame-du-Haut avant de se déplacer autour de la façade de la tour sud-ouest, à la fin de l’été.

Programmées jusqu’en juillet 2024, les différentes opérations qui concernent l’ensemble de l’œuvre monumentale de l’architecte franco-suisse - le lieu de culte, l’abri du pèlerin et la maison du chapelain - n’empêchent cependant pas l’ascension des touristes. Ils sont près de 65.000 chaque année à venir découvrir ce symbole singulier du renouveau de l’art sacré du siècle dernier, classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2016.

Estimé à 2,3 millions d’euros, le programme de restauration générale a bénéficié d’un subventionnement exceptionnel, à hauteur de 90 % du budget, de la part de l’État et des collectivités territoriales - la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bourgogne-Franche-Comté apportant 50 % du financement, le conseil régional et le conseil départemental de la Haute-Saône injectant le reste à parts égales.

  • Photo de la Chapelle Notre-Dame du Haut
    (Crédit : DR)
  • Photo de la Chapelle Notre-Dame du Haut
    (Crédit : DR)

Propriétaire du site cultuel, l’Œuvre Notre-Dame-du-Haut a lancé, quant à elle, une campagne de mécénat, en partenariat avec la Fondation de France, pour réunir les 230.000 euros qui lui incombent. L’association a pu compter sur la fidélité de ses donateurs institutionnels tels que la compagnie d’assurances CGPA, le Crédit agricole ou Batifranc, ainsi que sur des entreprises du bassin économique local - Velleminfroy, Vetoquinol ou le groupe GalvanoPlast - et des particuliers.

Concentré architectural

Si la renommée de Le Corbusier et son influence majeure sur l’architecture du XXe siècle offrent à l’enclave franc-comtoise une visibilité, voire une surmédiatisation, certaine - la chapelle catholique ayant été classée au titre des Monuments historiques en 1967, soit 12 ans seulement après la fin de son achèvement - le site des Vosges saônoises accueille, par ailleurs, d’autres œuvres majeures d’artistes iconiques.

Dès 1975, l’architecte et designer Jean Prouvé imagine un campanile déporté, composé de trois cloches supportées par un portique en acier, Le Corbusier ne souhaitant pas intégrer de pièces campanaires à son édifice.

En 2008, malgré une vive polémique, Renzo Piano dessine une nouvelle porterie - un pavillon d’accueil avec boutique et espaces culturels - et implante, en contrebas, des bâtiments conventuels, le monastère et la chapelle Sainte-Claire, investis par la fraternité des sœurs clarisses de Besançon. Ces nouveaux projets ont été accompagnés d’une refonte de l’environnement paysager confiée à Michel Corajoud, lauréat du Grand prix de l’urbanisme.