Rose rebond !
Saône-et-Loire. Le Charnay Basket Bourgogne Sud (CBBS) entame la sixième saison de son histoire dans l’Élite dans une salle complètement rénovée. De quoi continuer à rêver les yeux grands ouverts sur les parquets nationaux comme européens. Recette d’un miracle économico-sportif.

Quelques semaines avant l’ouverture du championnat, salariés, bénévoles, staff et joueuses du CBBS ont réinvesti « leur » COSEC nouvelle version, après un an d’exil à Prissé. Une délocalisation qui n’a pas empêché le club de défrayer la chronique sportive en terminant 3e de la saison régulière et en passant à quelques points d’une finale, et tout ça, avec le plus petit budget de l’élite.
Pour autant, cette image du Petit Poucet, le président du club, Nicolas Freycon, s’en passerait volontiers. « À terme, on aimerait disposer d’un budget moyen de l’Élite ». Ce n’est pas encore le cas avec 1,9 M €, même si celui-ci progresse chaque saison. « Pour la première fois nos partenaires privés rapportent plus que nos soutiens institutionnels », se félicite-t-il. Les recettes billetteries, 14 € la place de match, sont aussi à la hausse (40 % de matchs à guichets fermés l’an passé), et le dirigeant espère améliorer le merchandising grâce à un partenariat avec l’équipementier Nike.
En coulisses le club se structure pour accompagner son développement, il compte désormais, hors sportif, deux salariés à temps plein et deux alternants contre un simple mi-temps il y a peu.
Professionnalisation à tous les étages

Le CBBS peut aussi compter sur un gros réseau de bénévoles les soirs de match ou pour tout autre événement (tournoi, brocante, loto). Une véritable nécessité économique car contrairement au foot masculin, en basket féminin, pas de droits TV ni de trading joueuses. Les salaires des basketteuses (environ 3.000 €/mois) et du staff sont évidemment la principale source de dépenses et les dirigeants ne peuvent se permettre des folies. Ils doivent se résoudre à laisser partir leurs meilleurs éléments dans des clubs plus fortunés comme Bourges et miser sur le centre de formation pour compléter l’effectif de seulement huit joueuses pros là où les concurrents en comptent 10 ou 12.
Alors, à l’image d’un Guy Roux, autre célèbre Bourguignon, Nicolas Freycon fait la chasse au gaspi : « on essaye de ne pas dépenser un sou inutile ». Et l’expérience fait aussi progresser dans ce domaine-là. « L’an passé, on a trop tardé avant de prendre nos billets d’avion pour la coupe d’Europe. Cette fois-ci, nous anticipons pour payer moins cher ». Et ce n’est pas anodin car trois vols vers Athènes, Istanbul et Gorzòw attendent les Pinkies.
Bientôt le club de MBA ?
Le club dispose désormais d’un outil de travail qui va faciliter la séduction de nouveaux partenaires avec une salle VIP (baptisée Marine Lorphelin, Miss France 2013 et enfant de la ville) offrant d’excellentes conditions et 1.100 places assises pour recevoir les supporters.

La prochaine étape pour grandir sera peut-être de devenir le club de mâconnais-beaujolais agglomération (MBA, un nom prédestiné puisque c’est aussi l’acronyme du championnat de basket américain !) et plus seulement celui de Charnay. Le sujet n’est plus tabou. Dans les faits, les supporters viennent de tout le bassin et le CBBS est le club sportif qui évolue au plus haut niveau, tous sports collectifs confondus. Une comparaison pour mieux s’en rendre compte : dans quelques semaines, les Pinkies affronteront le Besisktas Istanbul, récent vainqueur de l’Euro Cup. « C’est un peu comme si on affrontait le Real Madrid en foot », résume le président.
À quelques jours de la reprise (la première à domicile le 4 octobre contre Chartres), les joueuses et leur fidèle coach, Stéphane Leite, se veulent ambitieux même si 60 % de l’effectif a été renouvelé. « La philosophie de coach est de toujours faire mieux. Moi je me contenterais d’une place dans le Top 6 qui permettrait de disputer les playoffs. Après, cela n’empêche pas d’être champion de France… » Chiche, président ?
