Entreprises

Santé : SOSM La Providence mise sur l’avenir

Yonne. Alors que de nombreux centres de santé connaissent des difficultés, le site de Sens se distingue par sa stabilité économique et prépare un projet de 4 M€. Au programme : relocalisation et agrandissement.

Lecture 4 min
SOSM La Providence à Sens dans l’Yonne devrait déménager d’ici à deux ans. (Crédit : JDP.)

SOSM La Providence fait partie des quelque 600 centres de santé recensés en France, dont près de 5% en Bourgogne-Franche-Comté. Ce modèle de soins, encore minoritaire à l’échelle européenne, reste fragile sur le plan économique. D’après le rapport 2023 de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), une large part de ces structures sont en déficit, notamment pénalisées par la hausse des charges d’exploitation (+78% au niveau national depuis 2016) et par un manque de soutien des pouvoirs publics (moins de 1% d’aide de l’ARS). Alors qu’ils sont considérés comme « essentiels dans la lutte contre la désertification médicale ».

Certains de ces centres comme le centre de santé SOSM La Providence, association fondée en 1981 et régie par la loi de 1901, parviennent à maintenir un équilibre financier grâce à une gestion très rigoureuse. Avec un chiffre d’affaires annuel de 4,7 M€, l’établissement dégage même « un petit peu d’excédent » comme le souligne sa directrice générale, Aurore Rochette. Si les salaires sont « attractifs », le centre privilégie une politique plutôt raisonnable face à des professionnels de santé un peu exigeants : « On aurait pu recruter un médecin généraliste, mais le salaire demandé n’était pas du tout compatible avec le modèle économique du centre de santé » précise-t-elle.

Un projet d’envergure

SOSM La Providence prévoit de quitter le quartier des Champs-Plaisants pour s’implanter dans la zone d’activités des Beaumonts, derrière l’Écoparc. Il s’agit de l’un des plus importants investissements de son histoire, destiné à regrouper l’ensemble de ses services dont le centre de santé pluridisciplinaire, le SSIAD (service de soins infirmiers à domicile) et le service Alzheimer, aujourd’hui répartis sur deux sites. Ce projet vise aussi à renforcer la coordination entre les équipes, répondre au manque d’espace, accompagner le recrutement de nouveaux professionnels et mieux couvrir les besoins de la population.

L’association compte financer le projet grâce à des emprunts bancaires. Elle espère cependant obtenir quelques aides, notamment des collectivités. « Jusqu’à présent, on s’est toujours débrouillé tout seul. Mais on voit que d’autres structures ont pu profiter de subventions autour de nous », argumente Aurore Rochette. La directrice générale voit en ce futur centre de santé « un projet structurant pour le Grand Sénonais ». Elle rappelle par ailleurs que l’un des plus gros enjeux du département est le vieillissement de la population et, par conséquent, une augmentation de ses besoins en santé.

D’une surface de 6.500 m², le futur site de la zone des Beaumonts abritera le centre de santé et des parkings destinés à la patientèle, le personnel et les 19 véhicules de service. D’un montant estimé entre 3 et 4 M€, selon le pré-chiffrage de l’architecte, le chantier devrait démarrer au début de l’année 2026. La mise en service est prévue à l’issue de dix-huit mois de travaux.