Entreprises

Santenov Dijon Bourgogne, le cluster « totem » de la santé

Région BFC. Né en décembre 2024 de la fusion du technopôle Santenov et de BFCare, le cluster de santé réunit 150 entreprises et 6.000 personnes pour un chiffre d’affaires de 1,5 Md €. Le jeudi 3 avril, à l’occasion de tables rondes organisées à Dijon Métropole, son président Pascal Auzière a signé deux partenariats avec le Leem (organisation professionnelle des entreprises du médicament) et Walter (groupe Patriarche), constructeur et animateur du futur ensemble Sully Santenov, « bâtiment totem » de la santé à Dijon.

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Photo des représentants de Santenov, du Genopôle, de la métropole dijonnaise, de la région BFC, du groupe Patriarche et des chercheurs
Les représentants de Santenov, du Genopôle, de la métropole dijonnaise, de la région BFC, du groupe Patriarche et des chercheurs réunis dans les locaux de Dijon Métropole (Crédits : JDP)

Jeudi 3 avril, dans les locaux de Dijon Métropole, Santenov Bourgogne organisait une table ronde sur le thème « Le cluster santé, un outil au service de la performance économique et de l’attractivité du territoire ». Filière d’excellence parmi celles identifiées sur le territoire régional, la santé concerne tout particulièrement la métropole dijonnaise où sont installés quelques fleurons nationaux et internationaux, comme les laboratoires Urgo, Proteor, Adhexpharma, Crossject... Mais si cet écosystème de santé pèse lourd sur le plan économique avec 150 entreprises, 6.000 personnes et pas moins d’1,5 Md € de chiffre d’affaires, il souffre également d’un déficit de notoriété, ainsi que l’avait révélé une étude à l’échelle régionale menée entre janvier et juillet 2023 à la demande de BF Care, regroupement des entreprises de la santé en région.

C’est précisément pour améliorer ce point et également constituer une véritable force stratégique qu’a été constitué, en janvier 2025, le cluster de la santé Santenov Dijon Bourgogne, résultat de la fusion entre BF Care et le technopôle Santenov, associant ainsi aux entreprises de la santé l’État, les collectivités (région BFC et métropole dijonnaise), le monde universitaire, le CHU, le CGFL...

« Enjeu vertigineux en termes de santé publique », selon les mots de la maire de Dijon Nathalie Koenders, en ouverture des travaux, avant de rappeler combien le secteur, depuis la pandémie de covid, est devenu stratégique et doit savoir innover au regard des attendus : risques accrus de transmission d’épizootie à l’homme, sédentarité et aliments transformés propices à une obésité qui touchera 6 personnes sur 10 d’ici à 2050, maladies liées au changement climatique, arrivée de l’IA. Enjeu électoral également, n’a-t-elle pas manqué de souligner, puisque la santé, selon un sondage Ifop dont elle a fait mention, apparaît dans le trio des préoccupations des Dijonnais.

Maillon Indispensable

Photo de Pascal Auzière, Benoît Thomazo et Gilles Trystram
Pascal Auzière signe la convention de partenariat avec Benoît Thomazo (2e à partir de la droite), directeur général de Walter et Gilles Trystram, directeur général du Genopole (Crédits : JDP)

Pascal Auzière, directeur du développement stratégique au sein d’Urgo Healthcare et président de Santenov Dijon Bourgogne, a qualifié la création du cluster santé de « maillon indispensable pour fédérer les entreprises » du secteur, un enjeu également souligné par Pascal le Guyader, président du Leen (les entreprises du médicament) : « Les leaders de la recherche clinique doivent pouvoir s’appuyer sur des clusters, car une recherche clinique forte induit plus de production et donc de la commercialisation », affirmant la possibilité, grâce à un cluster puissant, de « faire connaître son offre de services et permettre l’identification de la région comme secteur clé de la santé » auprès des investisseurs nationaux et internationaux. À ce titre, la construction d’un bâtiment dédié au cluster Santenov, le bâtiment Sully Santenov (voir ci-contre) devrait être un atout. Le programme Santenov’Boost permettra d’ailleurs d’accompagner des start up post-incubation pour optimiser leur passage à l’échelle. « Il faut penser international, insiste Pascal le Guyader. Les industries pharmaceutiques sont mondiales ».

Deux Partenariats

Photo de Pascal Auzière et Pascal le Guyader
Santenov, représenté par Pascal Auzière (à droite) a signé le renouvellement de sa convention de partenariat avec le Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament, représentée par Pascal le Guyader (à gauche) (Crédits : JDP)

Afin d’asseoir Santenov Dijon Bourgogne au sein de l’écosystème santé national, deux conventions de partenariat ont été signées : l’une, de renouvellement, avec le Leem « pour développer la compétitivité et la promotion des métiers de la filière régionale des entreprises du médicament », la seconde avec Genopole (premier biocluster français, créé en 1998 par l’État sous l’impulsion de Bernard Barataud, alors président de l’AFM-Téléthon) à Évry ainsi que Walter, la filiale de Patriarche qui sera chargée de l’exploitation et de l’animation du bâtiment Sully Santenov. Ces deux partenaires vont porter Santenov’Boost auprès de deux start up dijonnaises : Ummon Health Tech (analyse par IA des tissus biologiques pour la détection de cancers) et Cellaven (robot de culture cellulaire Nestor).

Parmi les invités, Mathilde Bas, pharmacienne et enseignante-chercheure a souligné combien la présence d’un tel outil était fondamentale pour les chercheurs du secteur : « Il faut plus de lisibilité et de visibilité pour permettre le développement des projets (dans son cas, les biomédicaments, Ndlr), a-t-elle affirmé, accroître la collaboration avec les acteurs nationaux, pour les financements comme au moment du passage à l’industralisation. » Sully Santenov devrait ouvrir ses portes en 2027, mais le temps de la recherche n’étant pas celui du politique, il faudra quelques années encore pour pouvoir en éprouver la validité.