Schiever : le premier rétrofit de poids-lourds au monde

Schiever, groupe de distribution créé en 1871, basé à Avallon, s’est associé à la société bretonne Efficient Hydrogen Motors (EHM) pour rétrofiter le premier poids lourd de 44 tonnes, passant du diesel à l’hydrogène.

L’opération, entièrement financée par EHM avec le soutien du programme européen Feder, de l’ADEME et de la Région Bourgogne Franche-Comté, complète la politique environnementale de Schiever, qui prévoit également la mise en service d’une station d’hydrogène fonctionnelle fin 2024, avec une capacité de production de 2,5 MW, générant environ 1 tonne d’hydrogène par jour, dont la moitié sera utilisée pour la flotte de Schiever.

Quinze millions d’investissement

Le rétrofit du poids lourd, un DAF XF 430 FT, implique le remplacement du moteur diesel par un kit moteur à combustion hydrogène EHM d’une puissance de 265 kW (360 chevaux) et vendu 200.000 euros. Ce tracteur de nouvelle génération offre une puissance jamais atteinte dans le domaine avec une émission de CO2 nulle, une durée de vie estimée à un million de kilomètres, et une recharge rapide pour une autonomie de 450 km en 10 à 15 minutes.

Inscrit dans son plan de décarbonation du transport de marchandises, Schiever prévoit la conversion de 13 de ses 64 poids lourds d’ici àtrois ans.

Un investissement global de plus de 15 millions d’euros aidé à hauteur de 30% et 40% : « Les experts s’accordent à dire que l’hydrogène sera la technologie de demain surtout pour la mobilité électrique. Schiever a fait le choix d’apprendre l’hydrogène sur un projet partiel pour être prêt pour demain. Ce projet n’est pas directement rentable mais les aides publiques rendent le coût de l’apprentissage de l’hydrogène plus raisonnable pour le groupe. Mais en aucun cas nous ne pouvons parler d’économie à ce stade » explique Raja Derham, Responsable Service Projets.

Du côté d’EHM, dans les colonnes de Bretagne économique, Didier Arenal, cofondateur de la société estime que : « Le moteur à hydrogène permet de diviser le coût du rétrofit par trois à cinq en proposant une plus grande autonomie. Une centaine de moteurs devrait ainsi être installée courant 2024, entre 3.000 et 8.000 lorsque le projet d’usine aura vu le jour ».