Simon & Cie, l’exception verte de la plasturgie

Être une entreprise de plasturgie tout en figurant parmi les 150 Éclaireurs du Coq Vert - la communauté de 3.000 entreprises engagées dans la transition écologique - peut sembler paradoxal. C’est pourtant la voie choisie par Christophe Bertrand, PDG de Simon & Cie à Avallon, fabricant d’étuis, pochettes et protections en plastiques souples. En 2017, après une carrière d’ingénieur, il rachète cette entreprise fondée en 1928 et devient aussitôt lauréat du Réseau Entreprendre Bourgogne : « J’ai été accompagné par un chef d’entreprise membre du réseau pendant environ deux ans. C’était un soutien flexible, à la demande, que l’on pouvait activer à notre rythme. Il m’a apporté des conseils désintéressés et bénévoles, et pouvait aussi remonter au Réseau Entreprendre mes besoins spécifiques, comme la mise en place d’une task force ou d’un audit. »

Le rachat ne tarde pourtant pas à révéler ses difficultés : « Au moment du rachat, j’ai vécu une chute brutale de l’activité parce que mon prédécesseur avait perdu énormément de marchés. En quelques mois, on est passés de 2,5 à 1,8 M€. » Très vite, l’entreprise s’oriente vers une stratégie RSE structurante, rejoignant successivement le Global Compact puis le COP, et adoptant les Objectifs de développement durable comme indicateurs de pilotage. « On a mis en place un rapport de développement durable annuel, avant de basculer vers le bilan carbone, parce que c’est un outil plus précis et actionnable. L’objectif est de réduire de moitié l’impact carbone d’ici 2030, à chiffre d’affaires équivalent. »

Innovation et recyclage

Fort de sa formation d’ingénieur, Christophe Bertrand engage dès 2019 une refonte des formulations chimiques : les matériaux comprennent désormais 40 % de ressources minérales inépuisables, réduisant la part pétrosourcée à 60 %. En parallèle, Simon & Cie déploie des filières de recyclage intégrées garantissant un minimum de 30 % de matière recyclée dans chaque production, et jusqu’à 80 % selon les usages. L’entreprise conçoit aussi une matière transparente destinée à la grande distribution dont la part pétrosourcée tombe à 38 %.

En 2021, le rachat d’Omniplast, société lyonnaise spécialisée dans des marchés techniques (nucléaire, armée, haute tension), renforce cette transformation : « Ça nous a permis de créer une synergie totale grâce à l’utilisation des mêmes machines et fournisseurs pour les matériaux. » Huit ans plus tard, les résultats sont tangibles : consommation énergétique quasi nulle grâce à la soudure haute fréquence sans chaleur, et démarche de recyclage saluée par l’Ademe, qui les qualifie de « fous furieux du recyclage ». « Aujourd’hui, l’activité que nous avions en 2017 ne représente plus que 10 % environ et nous remontons le CA », résume le dirigeant. En 2024, il fait l’acquisition des activités funéraires SDFF et introduit des registres 100 % recyclables.