Transition énergétique : le chemin est encore long
Énergie. En partenariat avec le CSA, le Crédit Agricole a mesuré l’état d’avancement des entreprises du Nord-Est de plus de dix salariés en matière de transition énergétique. Les résultats, mitigés, ont été livrés jeudi 6 juin à la cité des climats et vins de Mâcon.

Si le sujet de la transition énergétique est omniprésent dans l’espace économique, il n’existait pas jusqu’ici de baromètre dédié. « Pour agir, il faut mesurer », justifie Marc Do Van Tuan, directeur général adjoint du Crédit Agricole Centre Est. Xavier Terryn de CSA a expliqué la méthode : 502 entreprises de Champagne, Bourgogne Franche-Comté, Centre Loire et Centre Est (liées au périmètre d’intervention des quatre caisses régionales du Crédit Agricole en BFC) de plus de dix salariés (à l’exclusion des agriculteurs) ont été interrogées ce printemps pour définir un index de maturité en matière de transition énergétique.
Il vise à permettre aux acteurs économiques de pouvoir objectivement se situer sur leur propre transition dans un contexte où les entreprises font face à des attentes de plus en plus fortes émanant des filières, des donneurs d’ordres, des financeurs, des collaborateurs, de l’opinion publique mais aussi de la réglementation.
Tout juste la moyenne
Le résultat final atteint 50/100. Peut mieux faire donc. Il montre que les entreprises donnent de l’importance à ce sujet et cherchent des solutions dans une optique de réduction des coûts, sans toutefois dimensionner leurs actions à la hauteur des attentes. Sans surprise, les entreprises de plus de 50 salariés sont « en avance » par rapport aux plus petites, et de même que celles issues de l’industrie par rapport au secteur tertiaire.
Ce score laisse une marge de progression importante, notamment pour élaborer des stratégies et des pratiques plus impliquantes et souvent plus coûteuses, parfois sous la contrainte réglementaire. Car, les entrepreneurs invités à témoigner jeudi 6 juin à Mâcon le reconnaissent, c’est souvent l’engagement dans une démarche de certification ou labellisation qui structure la stratégie de l’entreprise en la matière.
Les transports, l’une des clés de la transition
Véronique Favre, responsable de la démarche RSE au sein de l’entreprise Bigmat, témoigne : « Nous avons développé une flotte de véhicules électriques ou hybrides (transpalettes et véhicules légers) et surtout, nous avons optimisé nos déplacements ». Résultat ? 700.000 kms économisés en un an « un plus pour la planète, pour les comptes de l’entreprise et aussi pour les salariés qui ont vu leur prime augmenter ».
De son côté, Xavier Charbon, DG du groupe Rave (transports) assure que « 20 % de notre flotte fait appel à des énergies alternatives. Nous espérons atteindre 55 % en 2025 ». Un engagement qui fait la fierté des collaborateurs présents et… futurs ! « C’est une question (NDLR : l’engagement dans la transition énergétique) que l’on nous pose très régulièrement lors des entretiens d’embauche ».
Des marges de progrès
Si ces exemples sont encourageants, il reste encore du travail à accomplir comme en attestent les résultats du baromètre. Près des 2/3 des entreprises n’ont réalisé ni audit énergétique, ni bilan carbone au cours des 24 derniers mois ; une entreprise sur deux utilise du gaz ou du fioul et une majorité d’entre elles ne sont pas prêtes à changer d’énergie ; la sensibilisation des salariés aux enjeux énergétiques et environnementaux se cantonne souvent à de l’affichage sur le tri des déchets, l’extinction des lumières ou la baisse du chauffage…