Transmission Familiale : l’exemple de Mulot et Petitjean
Entreprise. Mulot et Petitjean et ses gammes de pains d’épices est un pan de l’histoire dijonnaise.

Mulot et Petitjean et ses gammes de pains d’épices est un pan de l’histoire dijonnaise. Autant dire que la transmission d’un pareil patrimoine est une affaire sérieuse…. et aussi une affaire de famille : depuis la création de la Maison Mulot et Petitjean par le mariage en 1901 d’Auguste Petitjean et Marguerite Mulot, la société est passée aux mains de Louis, puis Albert Petitjean avant d’être reprise, restructurée et modernisée depuis 1998 sous l’impulsion de Catherine Petitjean. Sa fille Marie Petitjean-Dugourd incarnera le moment venu la 10e génération à la tête de la Maison dont les origines remontent à 1796.
Depuis 2022, mère et fille confectionnent à quatre mains la recette d’une transmission qu’elles vivent « pour que cela, affirme Catherine Petitjean, ne soit que de beaux souvenirs ».
La cheffe d’entreprise le reconnaît : elle a pris en son temps les rênes de la maison Mulot et Petitjean car, « très proche » de son père, elle s’est « autoprogrammée pour reprendre, très certainement pour lui faire plaisir, mais je m’y suis pleinement épanouie. Et il n’y a qu’en faisant qu’on le découvre ». Transmettre sera tout autre avec la dernière de ses quatre filles : Marie Petitjean-Dugourd qui a « toujours baigné » dans l’atmosphère de la Maison Mulot et Petitjean, via des stages, des jobs saisonniers et depuis 2022 en étant pleinement intégrée à la société dont elle est devenue directrice générale : « Il y a eu beaucoup d’opérationnel avant d’être intégrée dans la structuration, reconnaît-elle. Mais j’ai envie de m’investir et je dois prendre ma place ». Les deux femmes préparent activement cette transmission intra-familiale, en étant chacune accompagnée d’un coach, en plus de l’écosystème avocat-expert-comptable-notaire et le secrétaire général de l’entreprise, Mathieu Rivoire.
« Il faut beaucoup d’amour pour celui qui reprend. C’est une aventure humaine et cela dit beaucoup de qui vous êtes » Catherine Petitjean, présidente du conseil d’administration
de Mulot et Petitjean
Transmission familiale ne signifie pas, bien au contraire, exempte de toutes contraintes : Catherine Petitjean rappelle ainsi qu’il a fallu 17 versions avant de trouver un partage capitalistique qui ne lèse personne… et surtout pas l’entreprise. Ainsi, le partage d’informations se fait à 100 % entre les deux femmes : « C’est important, vis-à-vis de nos collaborateurs, comme de l’extérieur. Le contraire fragiliserait la société ».
Au quotidien, celle qui est désormais présidente du conseil d’administration et le visage de la Maison, travaille toujours depuis son bureau place Bossuet tandis que Marie Petitjean-Dugourd est à La Fabrique, l’atelier de production, où l’on trouve aussi un musée dédié à l’histoire de Mulot et Petitjean : de quoi vivre littéralement dans l’incarnation d’une transmission familiale ! « La dimension affective d’une entreprise familiale, cela peut être aidant comme pesant », admet la directrice générale qui vit néanmoins cette passation « comme un cadeau ».
La transmission, reconnaît Catherine Petitjean, est un moment sensible dans la vie d’une entreprise dans laquelle se mêlent de l’affect et du concret. Le « bon » moment ? Il sera autant une question de stabilité financière que de ressentis intérieurs : « On se fait confiance, assure Marie Petitjean-Dugourd. Je suis sûre que le bon moment, on le sentira ». « Il faut qu’il y ait un lâcher-prise, complète Catherine Petitjean. Il ne faut pas qu’il y ait d’égo. On ne peut pas transmettre si on ne veut pas partir ». Le signe que la transmission sera réussie ? Que la maison Mulot et Petitjean perdure, au-delà de celle qui l’incarne. « Quand les clefs seront données, rit Marie Petitjean-Dugourd, s’il y a une crise j’appellerai Maman pour me remonter le moral… et pas la cheffe d’entreprise ».
Voici d’autre exemple de reprise :