Ubiq, un souffle d’air frais pour l’accueil de la petite enfance à Sens

Inspirée de modèles néerlandais et nommée Ubiq, « en lien avec le rêve des parents d’avoir un don d’ubiquité », la micro-crèche semi plein air de Lucie Van Kempen ouvrira à la fin du mois de mars. « Comme j’ai un passé plutôt culturel et social, dans la solidarité, c’est important pour moi d’être actif, pour améliorer comme on peut la société » confie la codirigeante de l’entreprise sénonaise Lammers, aux côtés de son époux. Titulaire d’un master en management culturel, Lucie Van Kempen a longtemps navigué dans le milieu du tourisme culturel avant de reprendre cette société. Munie aujourd’hui d’un CAP Petite Enfance et riche d’une expérience professionnelle grâce à des stages, elle gèrera ce lieu avec, sous sa coupe, quatre spécialistes de la puériculture qu’elle compte choyer, notamment en termes de plannings et d’ergonomie. Elle accueillera aussi régulièrement un étudiant en alternance.

Loin d’être la seule micro-crèche privée de la région de Sens, celle-ci possèdera une particularité : elle permettra aux tout-petits de grandir au rythme de la nature, entre potager, jeux en extérieur et découvertes sensorielles. En plus d’espaces classiques en intérieur dont un dédié aux bébés, ce lieu offrira aux enfants un accueil en plein air, avec une grande partie en jeux libres favorisant la psychomotricité, un espace pédagogique cadré, des sentiers sensoriels, afin d’éveiller les cinq sens, où les enfants pourront marcher pieds nus, manipuler de la boue et bien d’autres éléments naturels. « Ça les reconnecte à la nature, donc c’est bon aussi pour l’environnement à venir » précise Lucie Van Kempen.

Manque de places, pénurie de professionnels, le territoire ne fait pas exception à un problème d’ampleur nationale. A Sens, la municipalité s’efforce d’améliorer son offre, notamment avec une hausse du nombre de berceaux de la crèche Saint-Maurice (+10), celle de La Ruche est sur le point d’éclore. Une problématique pérenne même, car Lucie Van Kempen, maman de trois enfants, en avait elle-même fait l’expérience lorsqu’elle avait repris le travail il y a dix ans. « J’ai dû les prendre avec moi au bureau pour reprendre l’activité d’entrepreneur. C’était pas simple » témoigne-t-elle. Avec la création de cette micro-crèche, Lucie Van Kempen souhaite ainsi participer à cet effort local avec l’ajout de 12 places aux effectifs du territoire. Actuellement, elle enregistre déjà une liste d’attente de 50 enfants.

Sur le plan financier, en dépit des besoins territoriaux, ces lieux d’accueil des tout-petits ne bénéficient pas de subventions des pouvoirs publics car associés au métier d’assistante maternelle. Des projets rares, donc, qui représentent « un très gros engagement personnel ». D’un coût total de 400.000 euros dont 200.000 dédiés à la construction de la micro-crèche, le projet de Lucie Van Kempen verra par conséquent le jour essentiellement grâce à des prêts d’honneur à taux zéro octroyés par des acteurs privés tels que Initiative 89, réseau associatif de financement et d’accompagnement des créateurs d’entreprise (30.000 €).