Un chien-robot pour tirer le portrait des anciens abattoirs
Saône-et-Loire. Batifranc, société spécialisée dans l’immobilier d’entreprise, a fait appel à l’expertise de la société Capture4CAD de Saône (Doubs) pour réaliser la modélisation des anciens abattoirs du Creusot dont elle est propriétaire.
La friche des anciens abattoirs du Creusot, ce sont deux bâtiments principaux, dont l’ancien abattoir lui-même (4.500 m²) et une extension sur 7.033 m² , le tout sur une parcelle de 11.887 m². Un lieu étonnant, un poil glauque, dont le spécialiste en immobilier d’entreprise Batifranc est propriétaire. Les locataires partis « pour des raisons de normes, il apparaît difficile aujourd’hui de louer le bâtiment dans cet état, explique Hubert Cusenier, directeur-général de Batifranc. Plusieurs questions se posent et notamment : faisons-nous une rénovation, une déconstruction impliquant de raser le bâtiment pour conserver l’emprise foncière, ou imaginons-nous son avenir ? Pour ce faire Batifranc a imaginé un concept qui s’appelle “Le prix de la friche” (voir encadré) qui permet de se projeter sur une deuxième vie, qui sera peut-être une deuxième vie virtuelle du bâtiment ».
Celui-ci datant des années 90, sa documentation architecturale est réduite ; Batifranc a donc choisi de faire appel à la société Capture4CAD de Saône, dans le Doubs, pour réaliser la modélisation intérieure et extérieure du bâtiment, grâce à un drone et au « chien-robot » développé par la société Boston Dynamics, customisé et rebaptisé Rocket par la société doubienne qui le propose pour ce service depuis un an. Conçu pour le port de charges en tous milieux, le robot, d’un coût de 200.000 €, a été équipé d’un scanner Leica « qui va réaliser un jumeau numérique du bâtiment sous forme d’un nuage de points, détaille Hugo Parent, ingénieur et pilote de Rocket, que les architectes utilisent pour rénover, repenser ou contrôler un bâtiment ».
Avantages de ce type de robot : il peut se glisser dans les sous-sols, dans les milieux dangereux - il est utilisé dans le secteur du nucléaire par exemple - et est infatigable même sur de très vastes bâtiments (Capture 4CAD a ainsi modélisé la Citadelle de Besançon). Le jumeau numérique des anciens abattoirs du Creusot a ainsi été créé en deux heures de scan à l’intérieur du bâtiment par le chien, auquel on ajoute une heure et demie de drone.
Étape suivante, une maquette 3D sera réalisée à partir du nuage de points par la société elle aussi de Saône, Heritage virtuel. Et la suite est mondiale ! « On va mettre à disposition sur la planète ce jumeau numérique, toutes les cotes et les dimensions des anciens abattoirs du Creusot ! », s’enthousiasme Hubert Cusenier.