Un enduit écolo hérité du savoir-faire des Mayas
Saône et Loire. La société Biorésine remet au goût du jour un enduit naturel et écologique inspiré du savoir-faire d’une civilisation de la culture pré-colombienne.
De leurs voyages, certains ramènent des bibelots ou des cartes postales. Raphaël Gonzalez, fondateur de la société Biorésine à Mâcon qui emploie une trentaine de poseurs en France, Espagne et Suisse, est lui revenu avec du Chukum, un enduit fongicide, imperméable et insensible à la chaleur, naturel et écoresponsable qui agit sans aucun produit chimique et s’utilise à la fois pour la construction - du sol au plafond – mais aussi pour le mobilier. Issu d’un mélange de carbonate de calcium et de résine d’Harvadia Albicans, arbre du Yucatan au Mexique, il fut découvert par les Mayas qui l’utilisaient pour créer les peintures des pyramides mais aussi pour rendre hermétiques et sains leurs réservoirs d’eau.
Le Chukum du 21e siècle est, lui, adapté aux exigences actuelles : « Nous avons adapté le Chukum aux normes européennes tout en préservant son intégrité écologique. Chaque étape de sa fabrication respecte l’environnement, depuis la récolte de l’écorce jusqu’à l’application finale. Nous avons enregistré une fiche de déclaration environnementale et sanitaire “Enduit de bassin, piscine et plage de piscine” auprès du Centre scientifique et technique du bâtiment), en cours de vérification » explique son développeur qui précise : « En travaillant directement avec les familles mexicaines, nous aidons non seulement à préserver un savoir-faire unique, mais nous assurons aussi un revenu stable pour ces artisans ».
Économique et écologique
Avec 43% de la consommation énergétique annuelle et 23% des émissions de Gaz à effet de serre (chiffres publiés par le Ministère de la Transition écologique), les bâtiments sont aujourd’hui dans le collimateur des pouvoirs publics qui n’ont de cesse d’inciter - pour ne pas dire enjoindre - les professionnels, mais aussi les particuliers à se lancer dans la rénovation énergétique des bâtiments. Ainsi, au 1er janvier 2025, les logements classés F et G seront interdits à la location, risquant à la fois d’aggraver la crise du logement actuelle (168.000 logements seront ainsi sortis du parc locatif), de faire les choux-gras des investisseurs et de déposséder les petits propriétaires qui n’auraient pas – malgré les aides de l’État – les moyens de rénover leurs biens ou leurs équipements énergétiques.
Un argument qui va dans le sens du Chukum : « En plus de son aspect esthétique, le Chukum prévient la croissance des moisissures et conserve la fraîcheur des espaces, réduisant ainsi les besoins en climatisation ». Autre argument de taille : son coût. Avec un tarif au mètre carré se situant autour de 60 € (hors-pose), le Chukum s’affiche dans la fourchette basse entre l’enduit à la chaux (80 € en moyenne) et le béton-ciré ou l’isolation par l’extérieur avec enduit (jusqu’à 100 €).
Reste néanmoins un autre désagrément : l’Harvadia Albicans n’étant pas un arbre européen, la résine doit donc parcourir les 10.000 km qui la sépare de notre continent. Un inconvénient à relativiser quand on sait que les sacro-saints panneaux solaires sont à 93% fabriqués en Chine (8.500 km)… avec une longévité bien moindre et des déchets industriels qui devront être gérés à moyen terme.