Un nouveau projet industriel innovant à Beaune
Industrie. Le conseil municipal de Beaune a approuvé la proposition de la holding Soprema, spécialiste de l’étanchéité, en vue de l’implantation d’une usine de production de ouate de cellulose à partir de déchets de papier et de glassine, une matière utilisée comme support d’étiquettes autocollantes. Le site choisi est voisin de l’A6. Le projet fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 26 février.
La société Soprema, créée en 1908, est aujourd’hui un des leaders mondiaux dans les domaines de l’étanchéité, puis de la couverture, des sous-couches phoniques et de l’isolation. Elle est également spécialiste d’une solution innovante de production de ouate de cellulose à partir de déchets de papiers, cartons et surtout de glassine, ce papier enduit sur lequel les étiquettes utilisées en agroalimentaire notamment sont apposées, un matériau encore majoritairement non valorisé qui représente, selon le chiffre avancé par Soprema, 50.000 tonnes de déchets par an.
Cette solution, déjà expérimentée avec succès en Gironde, Soprema souhaite la dupliquer en Côte-d’Or, à Beaune, route de Seurre, le long de l’A6. Le site a été choisi, selon les termes du dossier d’enquête publique, pour « son implantation en partie Est du pays, la proximité d’une échangeur routier, la visibilité depuis l’A6 avec un effet vitrine, et le foncier disponible. » L’installation sera susceptible de fonctionner 24 heures/24, sept jours sur sept, avec cinq équipes ; 55 salariés pourraient être employés sur le site.
Un dossier de permis de construire a été déposé en août 2023 à la mairie de Beaune et le conseil municipal du 25 janvier 2024 a émis un avis favorable sur la demande d’enregistrement de Soprema au titre des Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). La demande fait également l’objet d’une consultation publique qui s’achèvera le 26 février prochain, ouverte aux habitants de la commune et ceux résidant dans un rayon d’un kilomètre, soit dans les communes de Levernois et Vignoles.
Présence de terres polluées
Le projet déposé par Soprema prendra place « sur un terrain de 45.391 mètres carrés, qui comprendra notamment un bâtiment de 9.262 mètres carrés + 5.077 mètres carrés d’auvent », comprenant une zone de réception des matières premières, une zone de production et une zone de stockage des produits finis sous auvent, ainsi qu’un parking de 51 places. Le dossier précise également que ces travaux « seront à l’origine d’un volume de 18.250 mètres cubes de déblais », dont une partie sera utilisée pour « l’encapsulage de certaines terres polluées ».
Des analyses sur le site, qui était jusque-là dédié à des activités agricoles et à du stockage de matériaux (déchets végétaux et minéraux), ont en effet mise en évidence des « anomalies de concentration de polluants sur une zone du site remblayée par des matériaux de mauvaise qualité ». Un plan de gestion des terres polluées devra donc être mis en œuvre, dont cet encapsulage d’environ 8.724 mètres cubes de terres. Par ailleurs, des enjeux forts de protection ont été identifiés concernant des zones de prairie au nord et au sud du site projeté ; enfin, des plantations de haies arbustives et arborés sont prévues pour « renforcer l’insertion écologique et paysagère du site ».
Soprema vise plusieurs certifications pour son site beaunois : ISO 9001, ISO 140001, ISO 45001 (sécurité des employés de la réduction des risques sur le lieu de travail) et une labellisation CO2 logic (bureau de conseil indépendant spécialisé dans le calcul, la réduction et la compensation d’émissions de CO2). La décision d’enregistrement est désormais dans les mains du préfet de la Côte d’Or, compétent pour prendre une décision d’enregistrement, assortie ou non de prescriptions complémentaires, qui peut également prendre un arrêté préfectoral de refus.