Un sextuor d’acteurs publics-privés pour massifier le recours au photovoltaïque
Franche-Comté. Lundi 25 novembre avait lieu le lancement au siège du Crédit Agricole Franche-Comté d’une nouvelle société dédiée au développement du photovoltaïque sur le territoire franc-comtois baptisée Héméré, en référence à la divinité primordiale grecque incarnant la lumière terrestre.
« Décider de la création d’un outil dédié au développement de parcs photovoltaïques sur le territoire franc-comtois s’est imposé comme une évidence au sein de Sedia. Une évidence qui est finalement devenue la priorité de nos deux derniers plans stratégiques », affirme Christophe Froppier, président de la Grappe Sedia (société d’économie mixte locale intervenant sur le Doubs, le Jura et la Haute-Saône et dont la ville de Besançon détient 8,06 % du capital). « La ville est membre de Grand Besançon Métropole qui s’est engagé dans un plan climat air énergie territorial dont l’objectif est de devenir territoire à énergie positive en 2050, avec notamment une division par deux de notre consommation énergétique et une multiplication par huit du recours aux énergies renouvelables. Actuellement, sur ces engagements nous n’avons atteint que 10 % de nos objectifs, le tout dans un contexte politique d’évolution à la hausse du climatoscepticisme évaluée à 33 % au niveau local contre 38 % au niveau national. Il est donc urgent d’agir et je ne peux que me réjouir aujourd’hui de participer à la naissance d’Héméré, nouvelle pierre dans le verdissement accéléré de notre territoire », appuie Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et maire de la ville. Ce nouvel outil propose une offre en tiers investissement pour promouvoir le photovoltaïque en autoconsommation individuelle et prend la forme d’un partenariat public privé réunissant au sein d’une SAS la Sedia, le Crédit Agricole Franche-Comté, la Banque des Territoires et les trois syndicats d’énergie du Doubs (Syded), du Jura (Sidec) et de Haute-Saône (Sied 70). Ce sextuor s’est construit autour de plusieurs constats : « l’essentiel des parcs développés sur le territoire l’est en revente totale, le propriétaire du foncier ou du bâtiment ne profitant pas de l’énergie produite ; seuls les terrains ou toitures de très grande capacité ont été investigués par les développeurs et beaucoup de sociétés ne souhaitent pas utiliser leur capacité d’investissement pour poser des panneaux photovoltaïques préférant la réserver à leur activité première, égraine Dominique Mesnier, président d’Héméré et directeur général de la Sedia. L’offre d’Héméré apporte une réponse point par point à ces constats en permettant aux acteurs publics et privés d’accroître leur autonomie énergétique même si leur consommation présente un potentiel modeste (36 kWc à 100 kWc) ».
10 M€ d’investissements sur les premières années
Concrètement, c’est bien une ingénierie de projet dont chaque client Héméré peut bénéficier pour étudier, réaliser, financer et entretenir son parc photovoltaïque dans le cadre d’un service clé en main. Sans apport, sans mobiliser sa capacité d’investissement et en échange d’un loyer fixe sur 20 ans (inférieur à sa consommation énérgétique habituelle), la structure (privée, publique ou parapublique) produit et autoconsomme son électricité, profite à 100 % des recettes de la revente de l’énergie non consommée, sécurise ses coûts d’approvisionnement énergétique et verdit son activité. « Seulement 18 mois auront été nécessaires pour donner vie à ce projet, ce qui en soit est déjà un beau succès, se réjouit Franck Bertrand, directeur du Crédit Agricole Franche-Comté. Héméré apporte des réponses à des entreprises qui jusqu’ici n’avaient pas la capacité d’accéder à la transition énergétique et offre à notre banque l’opportunité d’écrire une nouvelle histoire, celle de façonneur de territoire ». « Héméré se positionne dans les interstices du marché photovoltaïque pour mieux compléter l’offre existante », appuie Christophe Froppier.
Cette SAS sera capitalisée à hauteur de 1,5 M€, divisé en 1.500 actions d’une valeur nominale de 1.000 €. Ils se répartissent ainsi : Sedia 32 % (soit 480 k€), Crédit Agricole de Franche Comté 32 %, Banque des Territoires 25,8 % et 3,4 % pour chacun des trois syndicats d’énergie départementaux. « Héméré disposera des moyens financiers pour la première phase de son développement identifiée dans un portefeuille d’activité d’environ 10 M€ d’investissements à réaliser sur ses premières années d’activité. Ses fonds propres pourront être confortés au rythme des besoins en fonction de la réceptivité du marché et du développement de son activité », ajoute Dominique Mesnier.