Un vivier de PME industrielles locales pour faire croître la filière Défense en BFC
Région BFC. Jeudi 27 mars, au conseil régional à Dijon, s’est tenu l’évènement DGA PME Tour, organisé par le ministère des Armées, la Direction générale de l’armement, l’Agence d’innovation de la Défense, les Pôles de compétitivité Nuclear Valley et PMT.

Dans un contexte international de forte aggravation des tensions et des menaces, les défis de la sécurité et de la souveraineté nationales prennent une place de premier plan. Avec 413 Mds€ investis dans la défense sur les sept prochaines années, la France s’engage dans un renforcement stratégique de sa Base industrielle et technologique de défense (BITD) souveraine. En consacrant une augmentation des moyens budgétaires destinés notamment à cette montée en cadence, la loi de programmation militaire 2024-2030 ouvre ainsi de nouvelles perspectives économiques pour la filière industrielle. Plus globalement, il s’agit de conforter l’appareil de défense et l’ensemble des domaines sur lesquels il s’appuie : recherche publique et privée, centres d’innovation et de formation, grands donneurs d’ordre du secteur et l’ensemble des sous-traitants participant plus ou moins directement à la performance nationale.
Forte de ses savoir-faire industriels, notamment automobiles, la Bourgogne Franche-Comté a tout son rôle à jouer dans cet objectif. Le secteur de la défense peut être une piste de diversification forte pour l’industrie locale : « La Bourgogne Franche-Comté est la première région industrielle de France », a rappelé la présidente de région, Marie-Guite Dufay lors du DGA Tour qui s’est tenu à Dijon le jeudi 27 mars et a réuni 170 participants. En effet, elle compte 340 entreprises impliquées dans le secteur Aéronautique spatial défense (ASD) avec 16.000 salariés et 270 établissements pour 23.000 employés pour la filière nucléaire.
Des partenariats à venir
« Avec 11 Mds€ de chiffre d’affaires générés par la filière ASD en Bourgogne Franche-Comté, la région dispose d’un potentiel industriel significatif, prêt à répondre aux nouveaux défis de la défense nationale, affirme le Pôle de compétitivité PMT coorganisateur de cet évènement. L’augmentation des cadences de production, dans l’aérospatial et le nucléaire de défense crée des opportunités pour les PME locales qui souhaitent se positionner sur ces marchés ». Si des acteurs majeurs comme Safran, SKF Aerospace, Collins Aerospace, Aubert & Duval, CEA-DAM, LISI, TE Connectivity, Schrader, Littelfuse et Framatome sont déjà parties prenantes de ces marchés, la diversification des entreprises non actuellement concernées par ces domaines vers ces filières représente une opportunité de croissance.
C’est pourquoi le PMT et Nuclear Valley ont signé, en 2024, un accord de partenariat stratégique avec la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Agence de l’innovation de défense (AID) du ministère des Armées, afin de structurer et de renforcer l’écosystème régional. « Les principales missions étant d’aider les entreprises à monter en compétences et en capacité industrielle, à mieux appréhender différents marchés, dont celui de la défense ; de soutenir l’innovation en encourageant la R&D et le développement de nouvelles technologies en lien avec les besoins du secteur et enfin à mettre en relation les start-up ou projets innovants développés par les entreprises avec les acteurs clés des filières respectives. Dans le cadre de la défense en les connectant avec l’AID », explique Renaud Gaudillière, directeur du PMT.
Dans cette volonté de tisser des liens toujours plus étroits, la région BFC souhaite, elle aussi, s’engager dans un partenariat plus global avec le ministère des Armées. Ainsi, une convention régionale est en préparation. Elle vise, d’une part, à mobiliser les ressources nécessaires au développement de l’activité défense des entreprises sur le territoire, et d’autre part, à renforcer la cohésion sociale autour des forces armées. Ce projet de convention sera soumis au vote des élus régionaux à l’assemblée plénière du 16 mai.
Ce dispositif s’inscrit également dans l’agrandissement de la BA 116 à Luxeuil-les-Bains, actée sur place le 18 mars par le Président de la République, Emmanuel Macron, pour y accueillir le retour de la dissuasion nucléaire et de deux escadrons de Rafale au tournant de la prochaine décennie, qui engagera la réalisation d’importants travaux d’infrastructure (1,5 Md€ seront ainsi investis par l’État) et l’augmentation sensible des effectifs de la base (près de 2.000 militaires et civils à l’horizon 2035). « Cette situation exceptionnelle appelle un renforcement des dynamiques partenariales locales auxquelles la région ne peut que s’associer eu égard à la portée emblématique du projet », précise Marie-Guite Dufay.